Le tissu association associatif est l’un des maillons clefs d’une société plus fraternelle : on peut penser aux milliers d’associations qui agissent en faveur de la défense de l’environnement, du développement du Tiers Monde, de la promotion de la Paix, de la défense du droit au logement, de l’alphabétisation, de la promotion de la culture, de l’accueil, de l’écoute, etc. On se dit donc que la promotion de la fraternité dans un programme politique doit nécessairement impliquer ce tissu, prévoir avant toute nouvelle loi un dialogue avec ses membres qui sont souvent plus proches des problèmes des gens que les personnes engagées en politique, favoriser les subventions et l’action bénévole. Que prévoient les programmes des candidats ? François Bayrou préconise la pérennisation des subventions, le dialogue et la concertation avec la société civile avant tout projet législatif, la facilitation du remboursement des dépenses faites par les bénévoles dans les associations et la reconnaissance du bénévolat dans la retraite par points. Marie Georges Buffet propose un droit d’initiative en faveur des sociétés civiles, avec obligation de réponse des institutions internationales, Ségolène Royal parle de démocratie participative et Nicolas Sarkozy préconise qu’une année de bénévolat dans une association ou dans un club donne droit à un stage de formation gratuit ; que 20 heures de bénévolat effectuées régulièrement chaque mois donne droit à 10% de points en plus aux examens ; que 10 ans de bénévolat donne droit à une année de cotisations de retraite.
Ce qui m’interroge ici, c’est la façon de valoriser le bénévolat. Je suis bénévole depuis de nombreuses années, dans deux associations. Cela me prend beaucoup de temps et d’énergie, mais me donne aussi beaucoup de joies. Je le vis comme un acte gratuit, un don pour les autres. Bien que je me réjouisse de la reconnaissance du volontariat, je suis en même temps soucieuse car je me demande si les propositions ne reflètent pas une évolution bien inquiétante des mentalités, où tout se paie. J’espère qu’il n’en est rien !