"Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon": voilà une formule de Jean Paul II qui a fait l'unanimité bien au delà des rangs de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que le système colonial a été "profondément injuste" au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. C'est un pas bien faible par rapport aux blessures ressenties par les ressortissants des anciens pays colonisés. On est bien loin d'une demande de pardon. Cette déclaration ne mentionne pas la contribution de la France à cette "injustice", encore moins sa faute.. Pourtant, il y a eu des précédants dans le domaine politique: en effet, des hommes d'Etat ont demandé pardon publiquement pour des fautes collectives commises par l'institution qu'ils représentent. Ainsi, Juan Carlos a fait amende honorable à la synagogue de Madrid, pour l'expulsion en 1492 des juifs espagnols. En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'est agenouillé devant le monument commémorant le ghetto de Varsovie. Et le président tchèque Vaclav Havel a demandé pardon, à Munich, à la minorité allemande des Sudètes expulsée de Tchécoslovaquie après la guerre. Si la France ne parvient pas à cet acte d'humilité, à accepter cette culpabilité, à implorer ceux qui ont souffert de lui pardonner, quelque chose de cette blessure sera toujours présent dans les ressortissants des anciennes colonies françaises et une vrai relation d'amitié ne pourra pas s'installer..
politique
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Demander pardon pour la colonisation
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Nouvelle ère pour l'Australie
Ce soir, à une réunion, une amie arrive en pleien forme.. "Tu sais qu'une nouvelle ère s'ouvre en Australie?' me dit-elle. Je suis obligée d'avouer mon ignorance. "Les élections qui viennent d'avoir lieu portent au pouvoir le fringant Kevin Rudd, qui vient succéder à John Howard, 68 ans après onze au pouvoir. " m'annonce-t-elle alors. Et de préciser que le programme du candidat vainqueur comporte deux promesses très intéressantes pour la fraternité: celle de ratifier le protocole de Kyoto (l'Australie est l'un des seuls pays industrialisés -avec les Etats Unis- à ne pas avoir pris des engagements en termes d'émissions de gaz à effet de serre) et celle de retirer les troupes se trouvant en Irak. C'est donc un pas avant à la fois dans la direction de la protection de l'environnement et dans la promotion de la Paix. Et quand on apprend qu'en plus Kevin Rudd parle courament le chinois, on se plait à imaginer qu'il pourrait excercer une influence dans ce sens sur le gouvernement de Pékin.. Espérons donc qu'il suive la voie de ses promesses et mette à profit son potentiel, énorme, en faveur d'un monde plus fraternel.
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La réforme des universités
Le texte voté cet été autour de la réforme des universités a déjà fait couler beaucoup d'encre: annonce de risques de concurence entre établissements, évolution vers le mercantilisme, etc. Certaines de ces craintes sont injustifiées, car ces mesures sont, pour certaines, appliquées depuis longtemps. Par exemple, certains soulignent la possibilité prévue par le nouveau texte, pour une université d'avoir du personnel contractuel, mais cela existe depuis bien longtemps dans les faits. Quant à la concurence, elle peut être saine et cela fait bien longtemps que les étudiants comparent les formations ou que les laboratoires de recherche sont évalués. Pour moi, le risque de ce texte se trouve dans une disposition bien particulière: la prime majoritaire aux élections du conseil d'administration. La liste arrivée en tête remporte la majorité des sièges. Cela représente un vrai risque pour le pluralisme, car certaines sensibilités, certaines disciplines (quand il s'agit d'une université pluridisciplinaire comme celle dans laquelle je suis affectée) risquent de ne plus être vraiment représentées. Personnellement, j'adhère à une culture du débat, du dialogue.. et cela nécessité la diversité. Sans cette diversité, pas de lien fraternel vrai à construire..