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fraternité

  • La note du restaurant

    Samedi, alors que je vérifie la note du restaurant, je m'aperçois que le restaurateur s'est trompé, puisqu'il m'a facturé des entrées moins chères que celles que j'avais commandées (le montant incriminé représente 10% de la facture totale). J'en parle aux deux personnes que j'avais invitées, et qui me conseillent de "faire comme si je n'avais rien vu", mais ma conscience m'en empêche. Lorsque je serveur vient pour encaisser, je lui signale donc l'erreur en lui disant de rectifier, mais ce dernier me dit que puisque je l'ai signalé, on peut laisser tel quel. J'en suis heureuse, car un belle relation a pu s'instaurer avec le serveur grâce à ce petit fait. Et les personnes que j'avais invitées ont été heureuses elles aussi, ayant gagné la conviction qu'on ne perd par focément en étant honête!

  • Réconcilier des théories opposées

    Je suis chercheur, spécialisée dans le domaine de la dépresion, la maladie du siècle. Actuellement, deux théories s'opposent: pour l'une d'elles (que j'ai contribué à promouvoir) le problème vient d'un déficit de nouveaux neurones dans le cerveau, et pour l'autre, c'est une affaire d'hormones du stress, libérées de façon incontrolable. Chercher à construire la fraternité signifie aussi regarder l'autre, le différent, l'ennemi en se disant qu'il a quelque chose à nous apporter. Et dans mon cas, cela veut donc donc dire considérer la théorie opposée en pensant qu'elle contient quelque chose de juste. Changer ainsi de regard m'a permis, avec quelques uns de mes étudiants, de faire des expériences qui ont abouti à réconcilier les deux théories opposées, en montrant que le rôle des nouveaux neurones du cerveau était, entres autres, de contrôler les hormones du stress. Les deux théories sont donc justes toutes les deux, l'une complétant l'autre. Cette découverte va permettre de trouver de nouveaux traitements pour cette maladie encore difficle à soigner. La fraternité peut donc avoir des résultats plus qu'efficaces! j'ai pu communiquer mes travaux à des congrès scientifiques, et j'ai pu constater que réconcilier ainsi les opposés était en général très bien acceuilli. Récemment, la découverte a été publiée dans un grand journal scientifique, et a fait l'objet de beaucoup de communication dans les médias (plus de 150 articles), à la fois locaux (TV, radio, journeaux), nationaux (par exemple sur la radio mais aussi dans des magazines féminins) et même internationaux (jusqu'en Australie et au Vietnam).. Je regrette juste de ne pas parvenir à faire ressortir ma joie la plus grande, celle d'avoir contribué à cette réconciliation!

  • Accueillir

    Depuis quelques temps déjà, j'ai entrepris diverses démarches pour faire venir un étudiant tunisien dans mon laboratoire. Les formalités sont longues, mais voilà que de façon inattendue, Wahid (c'est son nom) m'envoie un message pour me dire qu'il arrive le lendemain matin à Orly. La nouvelle est presque brutale, tellement les choses avaient pris du retard! Je suis en déplacement à Marseille, impossible de chercher Wahid à l'aéroport (à 250 km du laboratoire). Je sollicite donc mes collègues qui répondent positivement à mon appel à l'aide pour bien accueillir Wahid. C'est ainsi que Wahid est cherché à la gare, amené chez un étudiant chez qu'il passe la soirée. J'en suis heureuse, car je sens que toute une dynamique de fraternité est née autour de lui. Je le récupère là, et, comme le CROUS est fermé, je décide de l'héberger à la maison. Le lendemain, mon programme de chef de service est déjà bien chargé et je dois une nouvelle fois faire appel à la générosité de mes collègues. L'un d'entre eux ammène Wahid s'inscrire à la Fac. Quand je reviens de mes rendez vous, je découvre la brutalité administrative. En effet, pour que Wahid obtienne sa Bourse (ce qui lui permet de vivre ici) il lui faut un compte bancaire. Mais pour ouvrir le compte, il faut une adresse. Nous allons à la Cité U et là le CROUS demande une caution et une assurance. Nous cherchons à la va-vite une assurance sur le web, mais celle que nous trouvons nécessite un paiement en ligne, ce qui signifie donc un compte bancaire. C'est donc le cercle vicieux. Dans le cas de Wahid, pas de problème puisque je suis là pour la caution et pour l'assurance. Mais sinon? enfin, nous avons la clef. Il est 18h. J'accompagne Wahid pour l'aider dans le transfert de ces lourds bagages. En rentrant dans la chambre, je vois son lit, avec juste un matelas, sans draps, ni couvertures. A ma question, il me dit qu'on lui a dit d'attendre le lendemain pour les draps! bien sûr, je rentre chez moi chercher le nécessaire, mais que ce serait-il passé si Wahid n'avait connu personne? Morale de l'histoire: a) à force de semer la fraternité, vos collègues se mettent en route à leur tour; b) sans la soucis de l'autre, la bureaucrate peut devenir bien monstrueuse!