Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Accueillir

    Depuis quelques temps déjà, j'ai entrepris diverses démarches pour faire venir un étudiant tunisien dans mon laboratoire. Les formalités sont longues, mais voilà que de façon inattendue, Wahid (c'est son nom) m'envoie un message pour me dire qu'il arrive le lendemain matin à Orly. La nouvelle est presque brutale, tellement les choses avaient pris du retard! Je suis en déplacement à Marseille, impossible de chercher Wahid à l'aéroport (à 250 km du laboratoire). Je sollicite donc mes collègues qui répondent positivement à mon appel à l'aide pour bien accueillir Wahid. C'est ainsi que Wahid est cherché à la gare, amené chez un étudiant chez qu'il passe la soirée. J'en suis heureuse, car je sens que toute une dynamique de fraternité est née autour de lui. Je le récupère là, et, comme le CROUS est fermé, je décide de l'héberger à la maison. Le lendemain, mon programme de chef de service est déjà bien chargé et je dois une nouvelle fois faire appel à la générosité de mes collègues. L'un d'entre eux ammène Wahid s'inscrire à la Fac. Quand je reviens de mes rendez vous, je découvre la brutalité administrative. En effet, pour que Wahid obtienne sa Bourse (ce qui lui permet de vivre ici) il lui faut un compte bancaire. Mais pour ouvrir le compte, il faut une adresse. Nous allons à la Cité U et là le CROUS demande une caution et une assurance. Nous cherchons à la va-vite une assurance sur le web, mais celle que nous trouvons nécessite un paiement en ligne, ce qui signifie donc un compte bancaire. C'est donc le cercle vicieux. Dans le cas de Wahid, pas de problème puisque je suis là pour la caution et pour l'assurance. Mais sinon? enfin, nous avons la clef. Il est 18h. J'accompagne Wahid pour l'aider dans le transfert de ces lourds bagages. En rentrant dans la chambre, je vois son lit, avec juste un matelas, sans draps, ni couvertures. A ma question, il me dit qu'on lui a dit d'attendre le lendemain pour les draps! bien sûr, je rentre chez moi chercher le nécessaire, mais que ce serait-il passé si Wahid n'avait connu personne? Morale de l'histoire: a) à force de semer la fraternité, vos collègues se mettent en route à leur tour; b) sans la soucis de l'autre, la bureaucrate peut devenir bien monstrueuse!