"Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon": voilà une formule de Jean Paul II qui a fait l'unanimité bien au delà des rangs de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que le système colonial a été "profondément injuste" au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. C'est un pas bien faible par rapport aux blessures ressenties par les ressortissants des anciens pays colonisés. On est bien loin d'une demande de pardon. Cette déclaration ne mentionne pas la contribution de la France à cette "injustice", encore moins sa faute.. Pourtant, il y a eu des précédants dans le domaine politique: en effet, des hommes d'Etat ont demandé pardon publiquement pour des fautes collectives commises par l'institution qu'ils représentent. Ainsi, Juan Carlos a fait amende honorable à la synagogue de Madrid, pour l'expulsion en 1492 des juifs espagnols. En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'est agenouillé devant le monument commémorant le ghetto de Varsovie. Et le président tchèque Vaclav Havel a demandé pardon, à Munich, à la minorité allemande des Sudètes expulsée de Tchécoslovaquie après la guerre. Si la France ne parvient pas à cet acte d'humilité, à accepter cette culpabilité, à implorer ceux qui ont souffert de lui pardonner, quelque chose de cette blessure sera toujours présent dans les ressortissants des anciennes colonies françaises et une vrai relation d'amitié ne pourra pas s'installer..