On peut jouer les rabat-joie, regretter que les choses n'avancent pas assez vite, que tous les partenaires potentiels ne soient pas impliqués et décidés dans le sens de la Paix. Dostoievsky déjà avait remarqué"cette étrange sensation de contentement qu'on note toujours, même chez les gens les plus proches, quand un malheur soudain survient à leurs intimes" (Dans Crime et châtiment, tome 1, trad Markowicz, ed Babel, pp 314) et qui peut faire aussi que certains ne se réjouissent pas des progrès accomplis. Pour ma part, je ne veux pas me laisser aller à ces sentiments gris, presque noirs. Plus même: je pense que ces sentiments gris pèsent significativement dans le débat, contribuent à la morosité ambiante, empêchent tout pas en avant. Je veux me réjouir de ce qui avance, même quand on n'est pas encore certain du résultat. Voilà pourquoi je suis heureuse du sommet d'Annapolis, qui correspond à une reprise du processus de Paix au Proche Orient. Cela fait tellement longtemps que rien de significatif n'avait été entrepris que le seul fait que des personnes des deux bords acceptent le principe d'une négociation me semble un réel pas en avant. Bien sûr que le chemin est encore long, mais pour arriver au bout il faut bien commencer à marcher!