Il resterait encore beaucoup de sujets à explorer : quelles propositions pour les prisons, les personnes handicapées, les crèches... Tout le monde est plein de bonne volonté et veut faire plein de belles choses. On veut, ce qui est tout de même bizarre, accorder la priorité à tout ! Peut être que l’essentiel serait que les candidats s’engagent sur un pacte très simple qu’ils feraient avec leurs électeurs : celui de tenir les promesses auxquelles ils se sont engagés. Malheureusement, je crains d’emblée qu’il ne soit pas possible de tenir les promesses faites. Il suffit de regarder la première ligne de la grille, sur la dette : quasiment tous les candidats veulent la réduire, et pourtant tous proposent des programmes qui ont un coût aggravant la dette. Bien sûr, on peut toujours compter sur l’argent qui serait généré par la croissance pour régler ce problème délicat. Là aussi, tous les candidats ont fait des prévisions les plus optimistes ! Que faire alors ? Peut être générer dans l’opinion publique un mouvement qui n’aurait pas pour but de promouvoir telle opinion ou telle autre, mais simplement de défendre la valeur de l’engagement en politique. Une vague de citoyens, qui demanderait aux candidats de s’engager sur leurs promesses !
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Fraternité et politique: promesses ou réalité?
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Fraternité et politique: la société civile et le bénévolat
Le tissu association associatif est l’un des maillons clefs d’une société plus fraternelle : on peut penser aux milliers d’associations qui agissent en faveur de la défense de l’environnement, du développement du Tiers Monde, de la promotion de la Paix, de la défense du droit au logement, de l’alphabétisation, de la promotion de la culture, de l’accueil, de l’écoute, etc. On se dit donc que la promotion de la fraternité dans un programme politique doit nécessairement impliquer ce tissu, prévoir avant toute nouvelle loi un dialogue avec ses membres qui sont souvent plus proches des problèmes des gens que les personnes engagées en politique, favoriser les subventions et l’action bénévole. Que prévoient les programmes des candidats ? François Bayrou préconise la pérennisation des subventions, le dialogue et la concertation avec la société civile avant tout projet législatif, la facilitation du remboursement des dépenses faites par les bénévoles dans les associations et la reconnaissance du bénévolat dans la retraite par points. Marie Georges Buffet propose un droit d’initiative en faveur des sociétés civiles, avec obligation de réponse des institutions internationales, Ségolène Royal parle de démocratie participative et Nicolas Sarkozy préconise qu’une année de bénévolat dans une association ou dans un club donne droit à un stage de formation gratuit ; que 20 heures de bénévolat effectuées régulièrement chaque mois donne droit à 10% de points en plus aux examens ; que 10 ans de bénévolat donne droit à une année de cotisations de retraite.
Ce qui m’interroge ici, c’est la façon de valoriser le bénévolat. Je suis bénévole depuis de nombreuses années, dans deux associations. Cela me prend beaucoup de temps et d’énergie, mais me donne aussi beaucoup de joies. Je le vis comme un acte gratuit, un don pour les autres. Bien que je me réjouisse de la reconnaissance du volontariat, je suis en même temps soucieuse car je me demande si les propositions ne reflètent pas une évolution bien inquiétante des mentalités, où tout se paie. J’espère qu’il n’en est rien ! -
Fraternité et politique: agir en faveur de la Paix?
La promotion de la paix ? Sur ce point, les candidats se sont surtout exprimés sur le thème de la Paix au Proche Orient : initiative européenne pour François Bayrou et Ségolène Royal, initiative de l’ONU pour Marie Georges Buffet, paix passant par le développement économique pour Nicolas Sarkhozy. On peut noter le fait que les 4 candidats soutiennent l’idée d’une initiative, même si on observe des différences sur la façon d’y parvenir. Cela est bien sûr très positif.
De mon côté, je me dis que la détermination en faveur de la paix commence par la vie de tous les jours. Il faut créer une culture de la paix, chaque jour : avec les voisins, sur la route, au travail, dans la famille. Je ne dois pas attendre seulement qu’elle vienne des politiques, mais y contribuer moi même dans la banalité de mon existence.
Et pour ce qui concerne les présidentielles, je me dis qu’il faut tenir compte de la façon qu’ont les uns et les autres de promouvoir la paix par leur façon de se comporter dans cette campagne : Ont-ils le sens de l’autre ? Sont-ils respectueux envers ceux qui ont des convictions différentes ? Cela en dit peut être long sur leur motivation à agir politiquement en faveur de la paix.