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La Vénus hottentote, les têtes maories et le respect de l'Homme

La ville de Rouen va restituer le 25 octobre à la Nouvelle-Zélande une tête de guerrier maori momifiée et tatouée qui avait été donnée à son muséum à la fin du XIXe siècle. Cette type de tête a longtemps été exposée au public comme un objet de curiosité, en oubliant qu'il s'agissait des restes d'un être humain qui a droit, non à la curiosité, mais au respect, à la paix, à une sépulture digne. Depuis les années 1980, la Nouvelle-Zélande exige la restitution de tous les restes humains maoris qui figurent dans les collections occidentales, dans le but de leur donner une sépulture selon les rites pratiqués dans ces tribus. Plusieurs villes de part le monde comme Genève, Bâle, Manchester, Londres, Glasgow, Edimbourg, Copenhague et Brème ont déjà répondu positivement à cette légitime demande et Rouen est la première ville française à s'inscrire dans une telle démarche.
On ne peut que s'en réjouir, puisque cette démarche va dans le sens d'un progrès dans le respect du à chaque être humain. Qui voudrait que ses restes soient exposés à la vue du public dans un musée? On peut se souvenir que les restes de la dépouille de Saartjie Baartman, surnommée la Vénus hottentote, ont, de la même façon, été restitués à l'Afrique du Sud où elle put bénéficier d'une sépulture correspondant aux traditions de son peuple, après avoir été exhibée comme un animal de zoo.
Je pense donc qu'il faudrait ainsi restituer tous les restes d'êtres humains à leur pays d'origine, afin qu'ils puissent y recevoir une sépulture digne, selon leurs traditions. Et aussi que l'in-humanité est d'abord dans celui qui, comme un spectateur au zoo, a osé regarder ces restes comme on regarde un spectacle. En empêchant que les restes de ces êtres humains soient ainsi livrés au regard du public, on fait faire à l'humanité un pas décisif dans le sens de la fraternité et du respect dus à tout Homme, y compris après sa mort.

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