D'où vient l'engouement actuel pour le rugby? Bien sûr, cet enthousisame aussi populaire que soudain peut trouver ses racines dans le fait que la compétition se déroule en France et est donc très médiatisée. Mais je crois qu'il n'y a pas que cela, et que cet passion peut aussi être liée au fait que le grand public reconnait dans ce sport des valeurs de fraternité, d'ouverture, de dialogue, de métissage culturel.. Par exemple, la notion de solidarité est une clef de la réussite d'une équipe, qui est constamment soulignée. On peut noter aussi que ce sport ne connaît pas le phénomène du hooliganisme présent dans d'autres pratiques sportives. Enfin, ce sport se distingue par la présence de rituels identifiant clairement une équipe: tout le monde a été impressioné des fameux kakas des All Blacks, différents des hakas des joueurs de Samoa ou de Tonga. On comprend, en voyant ces danses, que le métissage est une richesse, bien plus que l'uniformité ou la standardisation des pratiques que l'on observe dans d'autres sports.
Métissage, respect de l'autre, non violence, solidarité: et si l'attrait du grand public pour ce sport venait de là? et si c'était le fait d'identifier dans ce sport des valeurs articulées à la notion de fraternité qui déclenchait cet engouement?
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Rugby, métissage culturel et fraternité
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Du débat en politique
Ce week end, à Grenoble, se tient un grand forum citoyen à l’initiative du journal Libération. Il rassemble des hommes politiques de tous bords, de ce qui est classiquement appelé droite et de ce qui est, tout aussi classiquement,, désigné par gauche. Les thèmes de débat vont des “banlieues et l’emploi des jeunes” à “les députés doivent-ils prendre le pouvoir ?”. En tout, quinze ateliers et quatre-vingts débats. Et des intervenants de tous les horizons, comme Edgar Morin, Patrick Devedjian, Daien Conh-Bendit, Rachida Dati. La formule est basée sur le débat respectueux, où toutes les questions sont ouvertes; sur chaque sujet on trouve d'abord une confrontation entre deux intervenants puis un débat avec la salle. “Les universités d’été, ce sont des débats entre gens qui pensent la même chose, nous avons voulu confronter les points de vue, animer le débat d’idées” dit l'un des organisateurs. D’autres forums sont envisagés dans d’autres villes en 2008.
Une culture du débat, de l'échange d'idées, où chacun essaie de penser une question sans a priori, en respectant l'autre qui a un point de vue différent, et dans le but du sens commun ne peut qu'être un plus pour la fraternité. Car c'est sûrement à plusieurs, d'horizons plitiques différents, que l'on trouve les meilleures solutions. -
Etre cultivé aujourd'hui
"Or pour moi, le culture, c’est tout ce qui refuse les similitudes, l’immobilisme des racines, les miroirs de la mémoire close, c’est tout de ce qui refuse -ou écarte- ce qui est exactement semblable ou similaire pour rechercher ce qui est différent, ce qui est dissemblable. Etre cultivé aujourd’hui, ce n’est pas lire Tacite ou Homère dans le texte (cela c’est de l’érudition), ce n’est pas non plus connaître par cœur les composantes chimiques du sol de Mars ou de Saturne, c’est tout simplement admettre -jusqu’en sa propre création- la culture des autres; c’est même au besoin se mêler à elle et la mêler en soi. Etre cultivé aujourd’hui c’est porter en soi, à sa mort, des mondes plus nombreux que ceux de sa naissance. Etre cultivé aujourd’hui, c’est être tissé, métissé par la culture des autres.”
Jacques Lacarrière