On voudrait les chasser, et hop! ils reviennent au triple galop, ces sacrés préjugés! on se dit qu'il faut voir l'autre avec un regard neuf chaque jour. Et on sent que c'est une tâche à recommencer, encore et encore. Je m'en suis bien aperçue dans le bus ce dimanche. J'étais tranquillement assisse. Devant moi, trois jeunes, avec un look "branché": jean avec une taille tellement basse que le niveau de la ceinture est situé dans la haut des cuisses, vêtements déchirés avec art, casquette à l'envers, échanges incompréhensibles entre eux. Une vieille dame entre à la station suivante. Avant même que je n'ai le temps de faire un geste, c'est bien l'un des ces jeunes qui se lève pour céder sa place. Et à la station suivante, même manège. A la fin du trajet, les 3 jeunes étaient debout, et une rare connivence unissait les gens de ce secteur du bus. L'essentiel qui rapproche les gens, c'est bien leur souci de l'autre, et non l'apparence, ou l'appartenance à tel groupe ou à tel autre.
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A bas les préjugés
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Sur les tests ADN
L'assemblée nationale a adopté aujourd'hui un certain nombre de dispositions concernant l'immigration. Parmi celles ci, il faut mentionner l'amendement sur la possibilité de recourir à des tests ADN pour apporter une preuve de filiation dans les cas de regrouppement familial, un amendement adopté par 91 voix contre 45. Beaucoup ont souligné les dangers et le côté non équitable de cette disposition: les tests sont payants alors que les demandeurs sont pauvres (en fait, le tests est remboursé si le visa est accordé), il s'agit d'une pratique très contrôlée pour les personnes résidants en France alors qu'on la demande pour des ressortissants étrangers. J'adhère tout à fait à ces arguments, mais je pense que le danger est plus grave encore, plus profond. En effet, reconnaître une filiation sur la seule base d'une séquence d'ADN revient à réduire le lien familial à une histoire moléculaire. C'est ignorer le lien, bien plus riche et fécond, qui se construit par les moments partagés, par le fait de se voir, de manger à la même table, de discuter, etc.. Et que fait-on des enfants adoptés, qui pourtant se sentent tout aussi "enfants" que les enfants "biologiques"? Ce qui me choque, profondément, c'est d'ignorer la dignité de la personne au point de réduire son identité, son lien filial, à une séquence nucléique. Hier, j'ai été signer une pétition sur internet, en faisant bien sûr attention à ce que le ton employé soit "fraternel".
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Revivre grâce à l'autre
Ce soir, une citation sur la fraternité. Elle est de Gaston Bachelard:" Qu’un tu murmure à votre oreille et le moi s’éveille par la grâce d’un toi ".