Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

gottlieb

  • L'inné et l'acquis

    Etant responsable d'un laboratoire de biologie du comportement, je ne peux pas rester muette devant les propos tenus ces derniers jours par Nicolas Sarkozy sur l'inné et l'acquis. D'après lui, il y aurait une pogrammation génétique non seulement de certaines pathologies somatiques comme le cancer mais aussi de certains comportements, comme le suicide ou la pédophilie. La plupart des autres candidats (Buffet, Royal, Bayrou) ont réagi vigoureusement à ces propos. Qu'en est-il? Il faut dire que le débat sur la question n'est pas nouveau et a fait couler beaucoup d'encre entre les partisans du "tout inné" (appelés nativistes, comme par exemple Descartes, Leibnitz, Chomsky, Pinker) et les partisans du tout "acquis" (appelés parfois empiristes, comme John Locke). Actuellement, les biologistes penchent plutôt vers un troisième modèle, appelé "constructiviste" qui postule qu'un sujet est le résultat de l'interaction entre inné et acquis (Piaget, Hebb, Gottlieb, Greenough, Quartz, Varela, Sejnowski, etc). Ces modèles s'intéressent à la façon dont l'environenment interagit avec les facteurs génétiques. D'après ces thérories, un sujet n'est pas le résultat d'un déterminisme génétique car les gènes s'expriment d'une façon différente selon l'environnement auquel le sujet est confronté. Ainsi, le sujet se construit librement, en utilisant à la fois les briques qui viennent de ses gènes, mais aussi celles qui lui viennent de l'environnement. Il est donc bien loin d'être condamné par ses gènes.