De l'homme ou de l'animal, qui faut traiter avec le plus de déférence? Envers lequel se soucier davantage? Pour moi, la réponse est claire: c'est l'Homme qui a ma priorité. Pourtant, les lois de notre pays ne semblent pas toujours aller dans ce sens. Un exemple: les conditions d'hébergement des animaux de laboratoire. Pour obtenir un agrément (le sésame obligé pour pouvoir stabuler des rongeurs de laboratoire), les laboratoires publics ou privés doivent disposer de locaux dans lequels l'air est ventilé plusieurs fois par heure et filtré, l'hygrométrie contrôlée, la température parfaitement climatisée, etc. Je me souviens de 2003, lorsque les personnes âgées mourraient faute de climatisation. Mon bureau non plus n'était pas climatisé, et quand je cherchais un peu de fraîcheur, c'est dans les locaux de stabulation des animaux qu'il me fallait aller.. Je me souviens aussi de longs mois passés à l'hôpital une année, la chaleur dehors, moi couchée sur une alèze en plastique et étouffant dans la transpiration toute la journée... Oh, je me réjouis bien sûr que les animaux soient hébergés dans de bonnes conditions: c'est une bonne chose, indéniablement. J'ai beaucoup de sympathie et de respect pour ces êtres. Mais je pense que parfois nos lois disent quelque chose de ce que nous sommes, des priorités que nous nous donnons... et là, cette histoire fait quand même froid dans le dos! Quand nous soucierons nous de ceux qui souffrent: personnes âgés ou malades hospitalisés?
humanisme
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L'homme et l'animal
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Aimé Césaire, poète de fraternité et d'humanisme
"Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir."
Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1956, p. 42
"Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse..."
Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1956, p. 42
"J'ai toujours un espoir parce que je crois en l'homme. C'est peut-être stupide. La voie de l'homme est d'accomplir l'humanité, de prendre conscience de soi-même."
Entrtien avec maryse Condé, Magazine Lire, Juin 2004