Ce matin, il s'agit de faire le point sur les projets humanitaires que l'on nous a déjà présentés: la boulangerie en lien avec le centre de formation, la porcherie, la bergerie. Lequel de ces projets privilégier si on ne peut pas les mener tous de front? étudier certains détails dans les dossiers, pour comprendre ce qui nous manque encore comme information. Tiens, c'est quoi le prix de la nouriture pour porcs? d'une visite du vétérinaire? de la farine pour fabriquer le pain? d'une formation en boulangerie? tous ces éléments sont indispensables pour évaluer la faisabilité du projet et comme nous repartons demain vers d'autres lieux, pour visiter d'autres projets, il nous faut faire vite. Certains détails nous manquent encore: nous décidons d'aller à Kara, une ville plus importante située au nord, pour rencontrer des experts qui pourront nous renseigner..
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Culture du don au bord de la piste
Les habitants du village nous offrent un repas: du fou-fou d'igname et du poulet, que nous mangeons ensemble avec les habitants, à l'aide de nos mains. Puis, après un rapide tour du village qui nous montre que les habitants ont déjà été destinataires d'autres projets humanitaires comme un puit et un dispensaire, nous reprennons la piste par un chemin assez accidenté. Il faut traverser à nouveau le village de Dussidé et là, un habitant nous arrête, en nous disant qu'il veut nous faire un cadeau. Il envoie un garçon attraper un jeune coq, et nous voilà dans la voiture en compagnie de l'animal vivant, dont les pattes ont été attchées pour l'empêcher de bouger. Nous somems, Patricia et moi, peu habituées à ce genre de compagnie caquetante! Il parviendra cependant à s'échapper au cours d'une pause que nous fîmmes pour le pick nick au bord d'un barage (Alfred avait tout prévu: eau, plat, fruits, même une table et des chaises!), et il s'agira alors de le rattraper..
Au cours du chemin qui nous ramène à Allédjo, je me dis que ces gens n'ont presque rien (quelques poules, un peu d'ignames), mais qu'ils donnent le peu qu'ils ont! c'est une belle leçon à retenir. Ils ont tant de choses à nous apprendre, qu'on revient enrichi de ce voyage africain de toutes leurs belles valeurs. -
L'entente entre tribus
On dépeint souvent l'Afrique comme un continent déchiré par les guerres tribales, qui seraient à l'origine de tous ses maux. Pourtant, c'est l'inverse que nous avons pu observer dans le second village dans lequel nous nous sommes rendus ce jour là. En effet, les habitants nous proposent un projet de bergerie collective. Quand nous nous intéressons à la composition tribale du village et du groupement qui est chargé de gérer cette bergerie, nous découvrons qu'il réunit des kotokolis, des kabyés et des peuls, trois éthnies très différents par leur langue, leur culture, leurs danses, leur musique, leurs traditions. Les kotokolis sont principalement muslulmans et les kabyés principalement chrétiens, les peuls sont des bergers nomades. Plus impressionnant encore: le groupement comporte non seulement des personnes de diverses tribus, mais des des femmes aussi bien que des hommes. Qui a dit que l'Afrique était déchirée par les guerre tribales et misogyne? Ce que nous observons est bien différent: des personnes de diverses ethnies qui construisent ensemble un projet, qui font la fête ensemble, qui se partagent repas et vin de palme. Serais je naïve et idéaliste? je ne crois pas, je ne parle que de faits, c'est à dire d'élements objectifs que j'ai pu constater.. Donc, cessons de contempler ce continent avec ce regard toujours suspicieux et négatif: l'Afrique est belle, ses peuples font la fête ensemble!