Avoir le soucis de l'autre implique de bien le connaître, de ne pas plaquer sur lui nos idées toutes faites. Ce soir, j'étais à une réunion traitant de ce sujet. Nous envisageons d'organiser des rencontres entres personnes de convictions opposées, avec comme règle de toujours voir l'autre comme celui qui peut nous enrichir, même si ses convictions sont diamétralement opposées aux notres.. Et nous avons conclu avec cette phrase de Tierno Bokar, un sage peul qui, quoique vivant dans un endroit reculé du Mali, a mené une vie de dialogue fécond avec la terre entière (il a énormément inspiré Théodore Monod): "Il faut cesser d'être ce que tu es et oublier ce que tu sais. Si tu restes tout plein de toi-même et imbu de ton savoir, ton prochain ne trouvera aucune ouverture pour entrer en toi. Il restera lui, et tu resteras toi'". Ce soir, je vais commencer à m'efforcer de faire le vide en moi...