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Dialogue - Page 3

  • Grève à l'université

    En 24 heures, j'avais 6 heures de cours à faire à la fac. J'avais aménagé un emploi du temps fort complexe, entre deux voyages, pour être à l'université. Quand j'arrive, je trouve la fac fermée. Les étudiants ont décidé de bloquer le site. Je rencontre certains de ceux qui se rendaient à l'un de mes cours: ils ne sont pas d'accord avec la grève, mais la forme de l'action enteprise par les étudiants grévistes les empêche de prendre la parole. Et d'évoquer la situation de certains étudiants pauvres ou étrangers, qui ont engagé beaucoup de frais pour payer des études, un appartement et qui à présent vont "perdre leur temps". De plus, les revendications des étudiants grévistes semblent reposer sur une interprétation erronée du textede loi. Ils évoquent des dangers qui pourtant ne sont pas contenus dans le texte qu'ils prétendent combattre.
    Une fois de plus, je ressens douloureusement l'absence de dialogue qui a conduit à cette situation. Il n'y a aucune écoute de part et d'autre. Je me dis que si j'étais dans l'amphi avec les étudiants, je changerai le contenu de mon cours : je suis biologiste, et je leur ferai cours sur la démarche scientifique, qui consiste à rechercher la vérité. Que cela impose de toujours vérifier les sources, histoire de se faire sa propre opinion, et de ne pas s'appuyer sur des rumeurs, sur des affects, sur la soumission à la terreur. Et je ressens une nouvelle fois la pertinence du combat pour le dialogue, le respect d'autrui, la démocratie qui permet la cohabitation de personens ayant fait des choix opposés, valeurs essentielles à la construction d'une société fraternelle. Souvent, quand on en parle, cela semble une évidence. Les faits disent le contraire!

  • Arrêtons de stigmatiser

    Dans les médias, on ne cesse pas de stigmatiser telle ou telle autre catégorie de la population. Selon le cas, c'est la faute aux étrangers, aux sans papiers, aux fonctionnaires, aux riches, aux patrons, aux agriculteurs pollueurs, aux grévistes, etc.. La liste pourrait être rallongée à l'infini. C'est toujours la faute aux autres (comme ça, on est coupable de rien). Et les autres en question sont pris comme une catégorie générique, sans tenir compte du fait qu'il s'agit de personnes, souvent très différentes entres elles. Cette stratégie consistant à stigmatiser une catégorie de gens est utilisée par des protagonistes de tous horizons politiques et socio-culturels: qu'ils soient de gauche ou de droite, qu'ils soient ruraux ou urbains, qu'ils travaillent dans le privé ou dans la fonction publique.. La stigmatisation n'est pas l'apanage des uns ou des autres. Et c'est toujours l'autre, différent de nous, qui est dans ses torts!
    Quand commencerons nous à regarder cet autre comme une personne, comme une richesse, comme un don?

  • Rugby, métissage culturel et fraternité

    D'où vient l'engouement actuel pour le rugby? Bien sûr, cet enthousisame aussi populaire que soudain peut trouver ses racines dans le fait que la compétition se déroule en France et est donc très médiatisée. Mais je crois qu'il n'y a pas que cela, et que cet passion peut aussi être liée au fait que le grand public reconnait dans ce sport des valeurs de fraternité, d'ouverture, de dialogue, de métissage culturel.. Par exemple, la notion de solidarité est une clef de la réussite d'une équipe, qui est constamment soulignée. On peut noter aussi que ce sport ne connaît pas le phénomène du hooliganisme présent dans d'autres pratiques sportives. Enfin, ce sport se distingue par la présence de rituels identifiant clairement une équipe: tout le monde a été impressioné des fameux kakas des All Blacks, différents des hakas des joueurs de Samoa ou de Tonga. On comprend, en voyant ces danses, que le métissage est une richesse, bien plus que l'uniformité ou la standardisation des pratiques que l'on observe dans d'autres sports.
    Métissage, respect de l'autre, non violence, solidarité: et si l'attrait du grand public pour ce sport venait de là? et si c'était le fait d'identifier dans ce sport des valeurs articulées à la notion de fraternité qui déclenchait cet engouement?