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université

  • Se soucier des étudiants, dans une fac bloquée

    Aujourd'hui, j'étais censée avoir cours dans notre fac bloquée. Que faire? La fac étant bloquée, la plupart des enseignants ne se rendent même plus en cours. Certains cependant ont repris les cours devant un public clairsemé, constitué de moins de 2% des étudiants, et en déclarant qu'ils considéraient le cours fait et susceptible de tomber à l'examen pur l'ensemble des étudinats de la promo. Les étudiants, de leur côté, ont voté la reprise des cours à 81 %. Aucune information ne circule, de la part de la présidence de l'université, du doyen ou de la direction du département. De nombreux étudiants, désemparés, m'ont contactée pour me demander si je faisais cours ou non. Je décide de me rendre sur place. De nombreux étudiants attendent devant la porte de l'amphi. La porte est fermée à clef pour des raisons de sécurité et je me rends compte qu'il sera impossible de faire cours. Néanmoins, je profite de ce moment pour dialoguer. Je constate qu'ils sont inquiets: quand les cours reprendront-ils? seront-ils prévenus? seront-ils interrogés sur les cours qu'ils n'ont pas eus? Je leur redis mon profond attachement aux valeurs de la démocratie et que je regrette l'absence de communication. Que bien sûr je respecterais les consignes données, ne ferais cours que lorsque tous les étudiants seront là, et ne les interrogerais pas sur des cours qu'ils n'ont pas eus. Que je reviendrais chaque semaine, avant chaque cours, devant la porte de l'amphi, histoire de réviser avec eux, de répondre à leurs questions sur le cours, sur les points qu'ils n'ont pas compris. Histoire d'être à côté d'eux dans leur désarroi, de respecter ceux qui viennent. Je les sens heureux de ce dialogue, je sens que le contact est né. Un regard respecteux a tout changé. J'y retourne demain, j'ai un autre amphi qui m'attend.

  • Grève à l'université

    En 24 heures, j'avais 6 heures de cours à faire à la fac. J'avais aménagé un emploi du temps fort complexe, entre deux voyages, pour être à l'université. Quand j'arrive, je trouve la fac fermée. Les étudiants ont décidé de bloquer le site. Je rencontre certains de ceux qui se rendaient à l'un de mes cours: ils ne sont pas d'accord avec la grève, mais la forme de l'action enteprise par les étudiants grévistes les empêche de prendre la parole. Et d'évoquer la situation de certains étudiants pauvres ou étrangers, qui ont engagé beaucoup de frais pour payer des études, un appartement et qui à présent vont "perdre leur temps". De plus, les revendications des étudiants grévistes semblent reposer sur une interprétation erronée du textede loi. Ils évoquent des dangers qui pourtant ne sont pas contenus dans le texte qu'ils prétendent combattre.
    Une fois de plus, je ressens douloureusement l'absence de dialogue qui a conduit à cette situation. Il n'y a aucune écoute de part et d'autre. Je me dis que si j'étais dans l'amphi avec les étudiants, je changerai le contenu de mon cours : je suis biologiste, et je leur ferai cours sur la démarche scientifique, qui consiste à rechercher la vérité. Que cela impose de toujours vérifier les sources, histoire de se faire sa propre opinion, et de ne pas s'appuyer sur des rumeurs, sur des affects, sur la soumission à la terreur. Et je ressens une nouvelle fois la pertinence du combat pour le dialogue, le respect d'autrui, la démocratie qui permet la cohabitation de personens ayant fait des choix opposés, valeurs essentielles à la construction d'une société fraternelle. Souvent, quand on en parle, cela semble une évidence. Les faits disent le contraire!