La politique étrangère ? Les candidats présentent des points de vue assez proches : revoter un nouveau traité européen, renforcement de la coopération européenne, relance de la coopération europe-méditérannée, défense de la francophonie, etc (voir grille). Il y a bien sûr quelques différences, sur certains éléments précis comme l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. Consensus quasi général donc. Mais ce qu’il importerait surtout de savoir, c’est la détermination de nos candidats en ce qui concerne la défense de la paix et des droits de l’homme, leur aptitude à prendre des positions courageuses et risquées, à se mouiller si nécessaire. On pense à la Chine, aux dictatures africaines. Du coup, la personnalité des candidats, leurs convictions personnelles quelque soit leur bord, leur aptitude aussi à respecter les engagements déjà pris peut prendre de l’importance. Il ne faut donc pas voter seulement pour des programmes, mais aussi pour les traits de caractère des candidats.
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Fraternité et politique: les relations internationales
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Fraternité et politique: solidaires avec le Tiers Monde?
Les Présidentielles et l’aide au développement ? Le sujet semble être le parent pauvre de la plupart des programmes (cf. la grille de lecture). On peut prendre l’exemple de la dette du Tiers Monde, car tout le monde s’accorde pour dire que c’est l’un des principaux facteurs de l’appauvrissement de ces pays. On sait que les ministres des finances des pays du G8 ont conclu, le 11 juin 2005 à Londres, un accord prévoyant l’annulation de 100% du stock de la dette due par les « pays pauvres très endettés » (PPTE) à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque africaine de développement, accord confirmé un mois plus tard par les chefs d’État du G8 lors du Sommet de Gleneagles (Ecosse). Cela représente environ 40 milliards de dollards. Bien que significative pour les pays concernés, cette annulation reste marginale quand on la rapporte à l’ensemble de la dette des pays du Sud. Le montant de 40 Mds de $ est en effet à ramener aux 2.600 Mds de $ de dettes de l’ensemble des pays du Sud. Parmi eux, les pays les plus pauvres (dits « à faibles revenus ») ont une dette de 424 Mds de $. Il faut donc un engagement vigoureux si on veut aider ces pays à s’en sortir. Que proposent les candidats ? Marie-George Buffet place son « engagement en faveur de l’annulation de la dette des pays du Sud » parmi les propositions de son programme orientées vers un autre monde. Ségolène Royal n’en parle pas dans ses 100 propositions, même si un document émanant de la direction du Parti Socialiste plaide pour une annulation élargie aux pays à revenus intermédiaires. François Bayrou a, quant à lui, pris un engagement très clair en faveur de l’annulation de la dette. Finalement, le programme de l’UMP propose de « supprimer la dette des pays pauvres qui font des efforts pour préserver leur biodiversité malgré les contraintes et les coûts présents que cela représente » (p. 53), un engagement qui ne semble guère convainquant. Ce qu’il est intéressant de noter ici, c’est que les engagements les plus vigoureux ne passent pas nécessairement par une coupure gauche/droite, car les candidats qui s’engagent le plus sont François Bayrou et Marie Georges Buffet. Qu’en penser ? Ces chiffres et ces propositions me laissent pensive, car pour moi la grandeur d’un Pays se reflète dans son aptitude à donner. La France serait-elle en déclin ?
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Fraternité et politique: la santé
Et la santé alors ? La dette cumulée de notre sécurité sociale étant voisine de 100 milliards d’euros, il y a de quoi s’interroger. Comment faire pour garder un système de santé fraternel ? La question est d’autant plus lancinante que certains s’inquiètent, en pointant du doigt le vieillissement de la population comme un facteur potentiel d’augmentation de ce déficit. Pourtant, des études récentes montrent que c’est loin d’être le cas et que l’accroissement des dépenses de santé est plutôt dû aux améliorations tant dans le domaine du diagnostic que dans celui du traitement. Autrement dit, ce qui coûte cher ce sont surtout les très gros équipements, à la pointe de la technologie, qui permettent d’améliorer un diagnostic précoce des maladies (scanners et autres IRM) et les techniques de plus en plus perfectionnées pour traiter des pathologies jusqu’alors incurables. Il ne s’agit guère de dépenses inutiles donc. On ne peut que s’en réjouir, car cela contribue grandement à l’amélioration de la longévité et à un bon niveau de santé. Difficile donc de réduire les dépenses, puisqu’elles sont plutôt justifiées. Que proposent alors les candidats pour réduire le déficit ? Vous trouverez leurs propositions dans la grille de lecture : je n’ai pas vu de proposition qui affronterait courageusement cette question. Que faire alors ? S’indigner de ce manque de courage généralisé ? Je me dis que souvent le manque de courage vient d’un manque de soutien. Que peut être si les candidats sentaient une attitude de l’opinion publique plus positive, plus responsable, ils oseraient davantage. Balayons donc d’abord à notre porte avant de lancer la pierre.