Dans les programmes de Madame Royal et celui de Monsieur Sarkozy, quels sont les germes de fraternité les plus évidents? Pour répondre à cette question, il faut regarder notre grille de lecture ligne par ligne sans a priori et en essayant de penser que les deux candidats ont le souci de la fraternité. Nous allons commencer par la fraternité avec les générations futures (dette, éducation, environnement, retraites, recherche), on peut constater : a) que pour ce qui concerne la dette, les deux programmes sont identiques car ils aggravent la dette dans les deux cas b) en ce qui concerne la recherche et l’environnement, le programme de Madame Royal semble clairement plus préoccupé par cette question c) en ce qui concerne la retraite, les deux programmes semblent insuffisants et peu soucieux de cette question d) en ce qui concerne l’éducation, les deux programmes contiennent des germes de fraternité. Par exemple, les deux veulent réduire les effectifs des classes dans les zones difficiles. Monsieur Sarkozy veut augmenter les bourses, Madame Royal le soutien scolaire. Donc, des germes de fraternité dans les deux programmes, mais un souci plus grand de la fraternité avec les générations futures chez Madame Royal
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Germes de fraternité dans les programmes politiques?
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Fraternité et politique: solidaires avec le Tiers Monde?
Les Présidentielles et l’aide au développement ? Le sujet semble être le parent pauvre de la plupart des programmes (cf. la grille de lecture). On peut prendre l’exemple de la dette du Tiers Monde, car tout le monde s’accorde pour dire que c’est l’un des principaux facteurs de l’appauvrissement de ces pays. On sait que les ministres des finances des pays du G8 ont conclu, le 11 juin 2005 à Londres, un accord prévoyant l’annulation de 100% du stock de la dette due par les « pays pauvres très endettés » (PPTE) à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque africaine de développement, accord confirmé un mois plus tard par les chefs d’État du G8 lors du Sommet de Gleneagles (Ecosse). Cela représente environ 40 milliards de dollards. Bien que significative pour les pays concernés, cette annulation reste marginale quand on la rapporte à l’ensemble de la dette des pays du Sud. Le montant de 40 Mds de $ est en effet à ramener aux 2.600 Mds de $ de dettes de l’ensemble des pays du Sud. Parmi eux, les pays les plus pauvres (dits « à faibles revenus ») ont une dette de 424 Mds de $. Il faut donc un engagement vigoureux si on veut aider ces pays à s’en sortir. Que proposent les candidats ? Marie-George Buffet place son « engagement en faveur de l’annulation de la dette des pays du Sud » parmi les propositions de son programme orientées vers un autre monde. Ségolène Royal n’en parle pas dans ses 100 propositions, même si un document émanant de la direction du Parti Socialiste plaide pour une annulation élargie aux pays à revenus intermédiaires. François Bayrou a, quant à lui, pris un engagement très clair en faveur de l’annulation de la dette. Finalement, le programme de l’UMP propose de « supprimer la dette des pays pauvres qui font des efforts pour préserver leur biodiversité malgré les contraintes et les coûts présents que cela représente » (p. 53), un engagement qui ne semble guère convainquant. Ce qu’il est intéressant de noter ici, c’est que les engagements les plus vigoureux ne passent pas nécessairement par une coupure gauche/droite, car les candidats qui s’engagent le plus sont François Bayrou et Marie Georges Buffet. Qu’en penser ? Ces chiffres et ces propositions me laissent pensive, car pour moi la grandeur d’un Pays se reflète dans son aptitude à donner. La France serait-elle en déclin ?
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Fraternité et politique: la dette
Dette et fraternité ? Le lien est évident : ne pas laisser aux générations futures une dette que nous aurions contracter et qu’elle devra rembourser. Dans le genre « après nous, le déluge ». Dans ce cadre, on peut estimer acceptables certaines dettes lorsqu’elles permettent des investissements qui amélioreront la vie des générations futures, mais vouloir limiter absolument les dettes qui sont la conséquence d’un train de vie trop élevé. Actuellement, le déficit est constant au point que la dette publique est estimée à 65% du PIB. La France a ainsi le déficit public le plus élevé des pays de la zone euro (2,6% du PIB), après l’Italie, la Grèce et le Portugal.
Que proposent les candidats ? Nicolas Sarkozy s’est engagé à réduire le déficit budgétaire à 1,5% du PIB dans les 5 ans qui suivraient son élection et à ramener la dette publique en dessous des 60% ; sans s’engager sur une cible chiffrée, Ségolène Royal a annoncé qu’elle voulait réduire les déficits et la dette et François Bayrou a annoncé vouloir supprimer le déficit de fonctionnement de l'Etat en trois ans et d’inscrire dans la Constitution l'interdiction pour l'Etat de présenter un budget en déficit. Pourtant, quand on regarde le chiffrage des différents programmes, on reste sur sa fin : le coût de celui de Monsieur Sarkozy est estimé à 51,83 milliards d’euros, celui de Madame Royal à 62.68 milliards et celui de Monsieur Bayrou à 11.2 milliards. Difficile de réduire le déficit et la dette avec de tels chiffrages !
Parfois, la fraternité peut être « mal placée » : on veut venir en aide à tout le monde tout de suite, sans assumer le coût de ces mesures. Pire encore : en en faisant porter sur les générations futures.