On dépeint souvent l'Afrique comme un continent déchiré par les guerres tribales, qui seraient à l'origine de tous ses maux. Pourtant, c'est l'inverse que nous avons pu observer dans le second village dans lequel nous nous sommes rendus ce jour là. En effet, les habitants nous proposent un projet de bergerie collective. Quand nous nous intéressons à la composition tribale du village et du groupement qui est chargé de gérer cette bergerie, nous découvrons qu'il réunit des kotokolis, des kabyés et des peuls, trois éthnies très différents par leur langue, leur culture, leurs danses, leur musique, leurs traditions. Les kotokolis sont principalement muslulmans et les kabyés principalement chrétiens, les peuls sont des bergers nomades. Plus impressionnant encore: le groupement comporte non seulement des personnes de diverses tribus, mais des des femmes aussi bien que des hommes. Qui a dit que l'Afrique était déchirée par les guerre tribales et misogyne? Ce que nous observons est bien différent: des personnes de diverses ethnies qui construisent ensemble un projet, qui font la fête ensemble, qui se partagent repas et vin de palme. Serais je naïve et idéaliste? je ne crois pas, je ne parle que de faits, c'est à dire d'élements objectifs que j'ai pu constater.. Donc, cessons de contempler ce continent avec ce regard toujours suspicieux et négatif: l'Afrique est belle, ses peuples font la fête ensemble!
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L'entente entre tribus
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Le village de Dussidé
Aujourd'hui, notre programme prévoit de nous rendre dans deux villages pour rencontrer les habitants et parler avec eux de leur projet. Nous voilà donc à Dussidé, un petit village chrétien. Nous sommes accueillis par toute la population de village.: hommes, femmes, jeunes, vieux, enfants en bas âge (les enfants plus grands sont scolarisés). Discours des habitants qui nous souhaitent la bienvenue; discours de Patricia, présidente d'Acapahu (notre association humanitaire) qui explique les buts de notre association (plus sur http://acpahu.site.voila.fr/). Ensuite, les habitants nous parlent de leur pojet de construction d'une porcherie: les porcs qui pâturaient dans les environs ont été décimés par une épidémie de peste porcine; la seule solution est donc une porcherie collective, que tout le village entrediendrait à tour de rôle. Le bénéfice permettrait de mettre en place une sécurité sociale. En outre, ce projet permet d'améliorer le rendement agricole (en exploitant les déchets de la porcherie) et l'hygiène (en empêchant que les excréments ne soient disséminés partout). Chaque discours est traduit. Nous posons des questions, l'échange devient tonique et enthousiaste. Après cet échange, le son du tam tam et le vin de raffia offerts en partage. Puis, c'est la visite des lieux: l'endroit a été choisi avec soin, à l'écart des habitations et à proximité de l'eau. C'est vraiment beau se voir cette population soudée, cette démarche pour améliorer la coopération entre les habitants et la solidarité entre eux! Mais déjà il faut reprendre le véhicule pour aller au village suivant..
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Arrivée à Alledjo
Nous nous installons chez nos hôtes (deux prêtres: l'abbé Alfred et le Curé Nicolas, par ailleurs vicaire général du diocèse de Sokodé) et dégustons un bon repas, cuisiné avec soin. C'est assez confortable ici, puisqu'il y a l'électricité (mais pas l'eau) Dans la cour, de beaux frangipaniers en fleur, leur odeur est délicieuse. Et nous voilà repartis par la piste pour explorer le premier projet: celui d'un centre de formation. Nous trouvons là 6 jeunes, qui reçoivent une formation humaine et professionelle. Le centre comporte actuellement une cuisine/salle à manger, un four à pain, une porcherie, un jardin et 4 cases. Un magasin est en cours de construction. Le four à pain et la porcherie permettent de générer des revenus pour financer la formation. En Afrique, la formation humaine comporte aussi un volet spirituel. Je suis étonnée de voir ces jeunes garçons s'adonner aux travaux de cuisineet au macramé (autre activité proposée pour générer des revenus). Le but du projet qu'on nous propose ici est la création d'une boulangerie, qui permettra à la fois la formation professionnelle de ces jeunes et de ceux des environs, mais génèrera aussi un bénéfice pour assurer la pérénité du centre. Certains de ces jeunes viennent de l'autre bout du pays et sortent de situations difficiles de désinsertion sociale. Ils sont discrets, courtois, agréables, un grand contraste avec mes préjugés sur les jeunes en situation difficile.