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  • La réforme des universités

    Le texte voté cet été autour de la réforme des universités a déjà fait couler beaucoup d'encre: annonce de risques de concurence entre établissements, évolution vers le mercantilisme, etc. Certaines de ces craintes sont injustifiées, car ces mesures sont, pour certaines, appliquées depuis longtemps. Par exemple, certains soulignent la possibilité prévue par le nouveau texte, pour une université d'avoir du personnel contractuel, mais cela existe depuis bien longtemps dans les faits. Quant à la concurence, elle peut être saine et cela fait bien longtemps que les étudiants comparent les formations ou que les laboratoires de recherche sont évalués. Pour moi, le risque de ce texte se trouve dans une disposition bien particulière: la prime majoritaire aux élections du conseil d'administration. La liste arrivée en tête remporte la majorité des sièges. Cela représente un vrai risque pour le pluralisme, car certaines sensibilités, certaines disciplines (quand il s'agit d'une université pluridisciplinaire comme celle dans laquelle je suis affectée) risquent de ne plus être vraiment représentées. Personnellement, j'adhère à une culture du débat, du dialogue.. et cela nécessité la diversité. Sans cette diversité, pas de lien fraternel vrai à construire..

  • Pourquoi Waston a tort en affirmant qu'il y a des différences d'intelligence entre races

    Scandale! Watson, celui là même qui a, avec Crick, été à l'origine de l'une des plus fantastiques découvertes de la biologie au cours du XXème siècle (Crick et Watson ont contribué, avec d'autres chercheurs restés dans l'ombre, à la découverte la structure de l’ADN et ont obtenu en 1962 le Prix Nobel de médecine), a fait dans le Sunday Times du 14 octobre des déclarations ahurissantes concernant les différences d'intelligence qui existeraient entre blancs et noirs. Il a été aussitôt suspendu des fonctions qu'il occupait à la direction de l'institut de recherche de Long Island (nord-est des Etats-Unis). Evidemment, le prix Nobel de Watson peut donner du crédit à de tels propos. Pourtant, il faut savoir que ces déclarations sont totalement infondées, et cela pour au moins deux raisons: a) l'intelligence n'est pas une entité, mais un concept. En tant que tel, elle ne peut être mesurée. On ne peut mesurer qu'un facteur très indirect: le quotient intellectuel (le fameux QI). Et le QI ne mesure pas l'intelligence, mais une performance à un test. Mesure réductrice donc, ne reflétant que très partiellement l'intelligence puisque d'autres facteurs, comme le niveau socio-culturel, peuvent l'influencer; b) les rares études qui ont montré une différence de QI entre races n'ont pas tenu compte des facteurs de correction nécessaires, en particulier la correction de niveau socio-économique. Lorsque l'on tient compte de ces facteurs non spécifiques, la différence disparaît.
    Leçon de l'histoire: ne jamais tenir compte de la notoriété de quelqu'un pour se faire une opinion, mais faire l'effort de se renseigner soi même, histoire d'être acteur de ses pensées!

  • La Vénus hottentote, les têtes maories et le respect de l'Homme

    La ville de Rouen va restituer le 25 octobre à la Nouvelle-Zélande une tête de guerrier maori momifiée et tatouée qui avait été donnée à son muséum à la fin du XIXe siècle. Cette type de tête a longtemps été exposée au public comme un objet de curiosité, en oubliant qu'il s'agissait des restes d'un être humain qui a droit, non à la curiosité, mais au respect, à la paix, à une sépulture digne. Depuis les années 1980, la Nouvelle-Zélande exige la restitution de tous les restes humains maoris qui figurent dans les collections occidentales, dans le but de leur donner une sépulture selon les rites pratiqués dans ces tribus. Plusieurs villes de part le monde comme Genève, Bâle, Manchester, Londres, Glasgow, Edimbourg, Copenhague et Brème ont déjà répondu positivement à cette légitime demande et Rouen est la première ville française à s'inscrire dans une telle démarche.
    On ne peut que s'en réjouir, puisque cette démarche va dans le sens d'un progrès dans le respect du à chaque être humain. Qui voudrait que ses restes soient exposés à la vue du public dans un musée? On peut se souvenir que les restes de la dépouille de Saartjie Baartman, surnommée la Vénus hottentote, ont, de la même façon, été restitués à l'Afrique du Sud où elle put bénéficier d'une sépulture correspondant aux traditions de son peuple, après avoir été exhibée comme un animal de zoo.
    Je pense donc qu'il faudrait ainsi restituer tous les restes d'êtres humains à leur pays d'origine, afin qu'ils puissent y recevoir une sépulture digne, selon leurs traditions. Et aussi que l'in-humanité est d'abord dans celui qui, comme un spectateur au zoo, a osé regarder ces restes comme on regarde un spectacle. En empêchant que les restes de ces êtres humains soient ainsi livrés au regard du public, on fait faire à l'humanité un pas décisif dans le sens de la fraternité et du respect dus à tout Homme, y compris après sa mort.