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Le bus

A présent, nous voilà dans le bus. Il emprunte la route nationale qui va du sud du pays jusqu'au Nord, à la frontière du Burkina Fasso. Je me replonge dans les souvenirs de mes précédants voyages dans ce pays, il y a presque 20 ans. Au bord des routes, on voit de nombreuses personnes qui vendent quelques ananas, des savons, du poisson, en fonction de l'endroit où nous sommes. Il y a aussi les habitations, souvent quelques cases en banco. Et puis le paysage de savanne, avec ses baobabs grandioses, et magnifiques, des acacias, des nérés, des flamboyants. Parfois, une ville comme Atakamé où nous nous restaurons. Ce qui me frappe, c'est la présence de nombreuses mosquées financées par le Koweit et la multitude d'églises chrétiennes locales. D'autres choses ont changé aussi: peu d'enfants au bord des routes (sans doute car ils sont à l'école), peu de personnes atteintes de polyo (il y a eu des campagnes de vaccination et aussi le travail d'associations qui tentent d'appareiller les personnes qui ont été touchées), pas de corruption (il y a 20 ans, on nous demandait fréquemment nos papiers, et il y a avait toujours quelque chose qui n'allait pas..). Bref, je ne peux pas adhérer au pessimisme de mise, selon lequel l'Afrique ne progresse pas.. Plus au nord, le paysage change et devient montagneux. La route emprunte des cols; je frémis car il n'y a pas de protection au bord de la route et je vois les restes de nombreux véhicules tombés dans la vallée. A un moment, il faut descendre du bus, la route étant bloquée par un "titan" (un camion accidenté): le bus emprunte une piste de fortune, et nous le rejoignons plus loin. Nous arrivons à destination au bout de 7 heures de route: nous sommes à Alledjo, au nord de Sokodé. Un véhicule nous attend et nous achemine par une piste de latérite jusqu'à notre destination au village.

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