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Paix - Page 2

  • Susciter la paix

    Vendredi, alors que j'étais tranquillement installée dans mon bureau, j'entends des éclats de voix à l'autre bout du couloir. Je reconnais la voix d'un collègue, et suis attérée de sa violence: "Dégage!" lance-t-il à plusieurs reprises à son interlocuteur. Puis, un silence lourd et pesant s'installe. Je ne sais quoi faire et décide de me renseigner. J'apprends alors que mon collègue s'est emporté contre un doctorant étudiant dans le service de recherche que je dirige à l'université. Si je veux oeuvrer pour la paix et la fraternité, je ne peux rester immobile et, malgré les réserves que m'inspire ce genre de situation (je préfèrerais continuer à travailler tranquillement dans mon bureau, sans me risquer à des explications complexes et à une éventuelle incompréhension), je décide d'aller parler à ce collègue, pour comprendre les raisons qui l'ont poussé si loin, et aussi lui faire connaître ma réprobation. Car, quelqu'en soient les motifs, ce genre de comportement est inadmissible. Après discussion, il admet s'être emporté et regrette sa colère. Je lui exprime alors mon souhait qu'il fasse savoir à l'étudiant qu'il regrette ses paroles et il accepte. Cela me semble en effet nécessaire pour que la sérénité revienne aussi dans le coeur de cet étudinat, qui est très touché de ce qui s'est passé. Je reviens dans mon bureau avec la paix a un peu avancé aujourd'hui dans mon service, ce petit morceau du monde qui m'est confié.

  • Agir pour la paix

    Hier, un collègue de bureau m'envoie un message, à la fois digne et déséspéré. Il est libanais, le général libanais assassiné hier et dont il a été question dans les médias était un parent, proche de lui. Il me disait son attachement à la paix, et sa tristesse devant ses actes de violence gratuits; on sentait aussi sa bien légitime douleur devant la perte d'un être cher. Que faire alors?
    Je me suis souvenue d'un jour, où je participais à une manifestation de pacifistes, opposés à l'intervention américaine en Irak. Et de leurs slogans haineux, répétés en boucle, et avec une certaine véhémence. Je me posais intérieurement cette question: comment peut on agir pour la paix en répandant la haine et l'hostilité autour de soi?
    A mon avis, pour un citoyen ordinnaire comme moi, il n'y a qu'une seule solution: agir pour la paix dans sa vie quotidienne: dénouer tel conflit entre membres de la famille ou entre collègues, ne pas passer son temps à répandre fiel et critiques, garder en permanence, avant chaque action, l'objectif de la paix en ligne de mire. L'autre jour, il y avait une grande fête dans ma famille. Il s'agissait d'inviter deux cousins ennemis et j'étais chargée du dossier. Si l'un venait, l'autre risquait de boycotter la fête. A force d'écoute, de temps passé, je suis parvenue à obtenir que les deux assistent à la fête. Je n'étais néanmoins pas tranquille, craignant l'esclandre. Tout s'est bien passé et à la fin de la fête, les deux protagonistes se sont serrés la main. Initiaitve sans doute modeste, mais en moi ce sentiment d'avoir contribué à la paix dans les petites choses, celles de la vie de tous les jours... C'est ainsi qu'elle avancera, petit à petit, dans le monde..

  • Demander pardon pour la colonisation

    "Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon": voilà une formule de Jean Paul II qui a fait l'unanimité bien au delà des rangs de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que le système colonial a été "profondément injuste" au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. C'est un pas bien faible par rapport aux blessures ressenties par les ressortissants des anciens pays colonisés. On est bien loin d'une demande de pardon. Cette déclaration ne mentionne pas la contribution de la France à cette "injustice", encore moins sa faute.. Pourtant, il y a eu des précédants dans le domaine politique: en effet, des hommes d'Etat ont demandé pardon publiquement pour des fautes collectives commises par l'institution qu'ils représentent. Ainsi, Juan Carlos a fait amende honorable à la synagogue de Madrid, pour l'expulsion en 1492 des juifs espagnols. En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'est agenouillé devant le monument commémorant le ghetto de Varsovie. Et le président tchèque Vaclav Havel a demandé pardon, à Munich, à la minorité allemande des Sudètes expulsée de Tchécoslovaquie après la guerre. Si la France ne parvient pas à cet acte d'humilité, à accepter cette culpabilité, à implorer ceux qui ont souffert de lui pardonner, quelque chose de cette blessure sera toujours présent dans les ressortissants des anciennes colonies françaises et une vrai relation d'amitié ne pourra pas s'installer..