Scandale! Watson, celui là même qui a, avec Crick, été à l'origine de l'une des plus fantastiques découvertes de la biologie au cours du XXème siècle (Crick et Watson ont contribué, avec d'autres chercheurs restés dans l'ombre, à la découverte la structure de l’ADN et ont obtenu en 1962 le Prix Nobel de médecine), a fait dans le Sunday Times du 14 octobre des déclarations ahurissantes concernant les différences d'intelligence qui existeraient entre blancs et noirs. Il a été aussitôt suspendu des fonctions qu'il occupait à la direction de l'institut de recherche de Long Island (nord-est des Etats-Unis). Evidemment, le prix Nobel de Watson peut donner du crédit à de tels propos. Pourtant, il faut savoir que ces déclarations sont totalement infondées, et cela pour au moins deux raisons: a) l'intelligence n'est pas une entité, mais un concept. En tant que tel, elle ne peut être mesurée. On ne peut mesurer qu'un facteur très indirect: le quotient intellectuel (le fameux QI). Et le QI ne mesure pas l'intelligence, mais une performance à un test. Mesure réductrice donc, ne reflétant que très partiellement l'intelligence puisque d'autres facteurs, comme le niveau socio-culturel, peuvent l'influencer; b) les rares études qui ont montré une différence de QI entre races n'ont pas tenu compte des facteurs de correction nécessaires, en particulier la correction de niveau socio-économique. Lorsque l'on tient compte de ces facteurs non spécifiques, la différence disparaît.
Leçon de l'histoire: ne jamais tenir compte de la notoriété de quelqu'un pour se faire une opinion, mais faire l'effort de se renseigner soi même, histoire d'être acteur de ses pensées!
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Pourquoi Waston a tort en affirmant qu'il y a des différences d'intelligence entre races
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La Vénus hottentote, les têtes maories et le respect de l'Homme
La ville de Rouen va restituer le 25 octobre à la Nouvelle-Zélande une tête de guerrier maori momifiée et tatouée qui avait été donnée à son muséum à la fin du XIXe siècle. Cette type de tête a longtemps été exposée au public comme un objet de curiosité, en oubliant qu'il s'agissait des restes d'un être humain qui a droit, non à la curiosité, mais au respect, à la paix, à une sépulture digne. Depuis les années 1980, la Nouvelle-Zélande exige la restitution de tous les restes humains maoris qui figurent dans les collections occidentales, dans le but de leur donner une sépulture selon les rites pratiqués dans ces tribus. Plusieurs villes de part le monde comme Genève, Bâle, Manchester, Londres, Glasgow, Edimbourg, Copenhague et Brème ont déjà répondu positivement à cette légitime demande et Rouen est la première ville française à s'inscrire dans une telle démarche.
On ne peut que s'en réjouir, puisque cette démarche va dans le sens d'un progrès dans le respect du à chaque être humain. Qui voudrait que ses restes soient exposés à la vue du public dans un musée? On peut se souvenir que les restes de la dépouille de Saartjie Baartman, surnommée la Vénus hottentote, ont, de la même façon, été restitués à l'Afrique du Sud où elle put bénéficier d'une sépulture correspondant aux traditions de son peuple, après avoir été exhibée comme un animal de zoo.
Je pense donc qu'il faudrait ainsi restituer tous les restes d'êtres humains à leur pays d'origine, afin qu'ils puissent y recevoir une sépulture digne, selon leurs traditions. Et aussi que l'in-humanité est d'abord dans celui qui, comme un spectateur au zoo, a osé regarder ces restes comme on regarde un spectacle. En empêchant que les restes de ces êtres humains soient ainsi livrés au regard du public, on fait faire à l'humanité un pas décisif dans le sens de la fraternité et du respect dus à tout Homme, y compris après sa mort. -
Livre
Ca y est, mon livre est sorti (eh oui, j'ai écrit un livre.. son titre: Biologie des émotions, cf le lien dans la colone de droite)). Le lien avec la fraternité me direz vous? C'est très simple: il s'agit d'un manuel de biologie, mais j'essaie de mettre en valeur des auteurs qui présentent le vivant d'une manière non réductionniste, en tenant compte de l'expérience subjective. Parce que je crois que la vision réductionniste, si courante en biologie, donne une vision de l'homme comme un être écrasé par des forces toutes puissantes (les gènes, le fonctionnement du cerveau, l'évolution) sur lesquelles il n'a aucune emprise. Or, un tel homme n'est guère capable de relations et de dialogue avec les autres, n'est guère capable d'ouverture à l'altérité, n'est guère capable d'un comportement juste et tourné vers les autres. Comme quoi, la possibilité de la fraternité trouve aussi ses origines dans la façon de décrire le vivant.