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Fraternité - Page 16

  • Ecouter l'autre jusqu'au bout

    L'autre jour, il m'a fallu aller en Turquie pour participer à une soutenance de thèse. Train avion, voiture (pour me rendre à une université situéee à 92 km d'Istanbul), tout ça alors que mon programme ici est plus que chargé. Et voilà que je découvre que la soutenance est entièrement en... turc! Les autres membres du jury posent des questions que je ne comprends pas, les réponses sont elles aussi en turc. En moi, bouillonnement intérieur: j'ai libéré du temps alors que mon programme en France est hyper-chargé et voilà que mes hôtes n'ont pas le minimum de courtoisie (tout le monde sait parler anglais, il eût été facile d'utiliser cette langue)! Que faire? manifester ma mauvaise humeur, donner des signes d'impatience? Non, car je me rappelle de mon objectif à vivre pour la fraternité. Rester là donc, souriante, silencieuse, en essayant d'écouter même si je ne comprend rien. Rentrer dans leur monde, au delà même de l'impossibilité de les comprendre. A la fin de l'examen, nous nous quittons chaleureusment, et en moi un sentiment de bonheur: j'ai construit un morceau de la toile de la fraternité aujourd'hui!

  • La réciprocité

    Parfois, je suis pleine de bonnes intentions. Il y a 8 jours, je me disais que j'allais écrire à X pour lui dire tout mon soutien pour le travail délicat qu'il était sur le point d'entreprendre en Italie, et à Y pour lui souhaiter une bonne année universitaire, et encore à Z pour lui souhaiter un bon anniversaire, sans oublier S, qui devait repasser une épreuve de son diplôme d'infirmière et que je voulais encourager, et une pensée pour M qui venait de perdre sa maman. Et le soir, maigre bilan: je n'avais rien fait! mais voilà que je trouve dans ma boîte mail le courriel d'un ami canadien, venu me souhaiter une bonne rentrée, le jour même de la rentrée! Aussitôt dit, aussitôt fait! alors que je m'apprêtais pourtant à me coucher, m'estimant morte de fatigue, j'écris à X, puis à Z et quelques minutes plus tard je suis en train de choisir la carte la plus approrpiée pour S, et enfin je rédige un mail pour M! D'où m'est venue toute cette energie? mais du mail de cet ami! Je sentais comme une chaîne, initiée ailleurs, et que je pouvais poursuivre ici.. Ce geste de fraternité que l'on reçoit, et que l'on transforme en gestes de fraternité pour d'autres: Une réciprocité qui, plus qu'un retour de manivelle à l'envoyeur, devient germe d'une société plus fraternelle ailleurs! Je me suis couchée 30 minutes plus tard que prévu, mais avec quelle joie en moi!

  • Cameroun-Nigeria: exemple d'un conflit réglé par la dialogue

    Peu de médias en ont parlé.. Pourtant, depuis hier matin, un différend territorial opposant le Nigeria et le Cameroun a été conclu par le dialogue.. En effet, le Nigeria a rétrocédé au Cameroun la presqu'île de Bakassi, évitant la reprise d'un conflit qui avait sévi dans cette région en 1981. Le conflit datait depuis les indépendances (1960), et a été résolu grâce à la Cour internationale de justice.
    A noter: la presqu'île en question est un territoire de 700 kilomètres carrés, riche en ressources pétrolières, gazières et halieutiques. Il ne s'agit donc pas d'une rétrocession sans enjeux économiques. On peut féliciter le courage de la décision du président nigérian, d'autant plus admirable qu'il affronte une forte opposition dans son pays. Ce fait démontre une fois de plus que le dialogue peut éviter bien des morts! Fait intéressant: cette décision exemplaire a été prise entre deux pays africains, alors que les médias ne cessent de nous dépeindre ce continent comme l'exemple-type des guerres tribales et des violences en tout genre. Voici donc un nouvel exemple de tout le positif de l'Afrique d'aujourd'hui!
    En entendant à la radio les nouvelles du conflit au Caucase, je regrettais que peu de médias aient évoqués cette nouvelle africaine qui contient pourtant tant d'espoir! Comme si tout le monde s'emballait avec délectation pour la dévastation, comme si le malheur fascinait ces spectateurs avides que certains médias voudraient que nous soyions! "Les malheurs d'autrui ont toujours quelque chose de réjouissant pour le regard des autres.. " (dans Les démons, Dostoïevski). Que ferons nous pour lutter contre cette tendance morbide?