Vendredi, alors que j'étais tranquillement installée dans mon bureau, j'entends des éclats de voix à l'autre bout du couloir. Je reconnais la voix d'un collègue, et suis attérée de sa violence: "Dégage!" lance-t-il à plusieurs reprises à son interlocuteur. Puis, un silence lourd et pesant s'installe. Je ne sais quoi faire et décide de me renseigner. J'apprends alors que mon collègue s'est emporté contre un doctorant étudiant dans le service de recherche que je dirige à l'université. Si je veux oeuvrer pour la paix et la fraternité, je ne peux rester immobile et, malgré les réserves que m'inspire ce genre de situation (je préfèrerais continuer à travailler tranquillement dans mon bureau, sans me risquer à des explications complexes et à une éventuelle incompréhension), je décide d'aller parler à ce collègue, pour comprendre les raisons qui l'ont poussé si loin, et aussi lui faire connaître ma réprobation. Car, quelqu'en soient les motifs, ce genre de comportement est inadmissible. Après discussion, il admet s'être emporté et regrette sa colère. Je lui exprime alors mon souhait qu'il fasse savoir à l'étudiant qu'il regrette ses paroles et il accepte. Cela me semble en effet nécessaire pour que la sérénité revienne aussi dans le coeur de cet étudinat, qui est très touché de ce qui s'est passé. Je reviens dans mon bureau avec la paix a un peu avancé aujourd'hui dans mon service, ce petit morceau du monde qui m'est confié.
Fraternité - Page 20
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Susciter la paix
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Points de vue
Mercredi dernier, j'atteris à Pittsburgh vers 22h (heure locale, 4h heure française). Un passant me signale l'éclipse de lune. Je m'installe dans la voiture qui doit m'ammener à mon hôtel et, malgré la fatigue, me plonge avec délectation dans la contemplation Comme elle est magnifique et émouvante, cette ombre sur la lune! Il y a un peu de brume, mais on distingue avec une netteté incroyable les reliefs de sa surface, alors que la partie éclairée est éblouissante comme jamais. Contemplation silencieuse d'abord mais ensuite j'ai envie de partager cela avec le chauffeur. A un arrêt, je lui indique la direction du phénomène. Sa réponse est un choc: "je la regarderais à la télé en rentrant!" me dit-il!! j'ai presque envie de le convaincre qu'il a tort, que c'est une occasion rare (la prochaine est en 2015), etc... Mais en même temps, je me dis que je dois rester ouverte, ne pas le juger. Le plus important est de demeurer avec lui dans ce lien de fraternité cordiale, plutôt que de l'amener à mes propres argeuments. Ce n'est qu'une historie de points de vue
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Soyons logiques
Soyons logiques. On ne peut pas à la fois s'indigner lorsqu'une entreprise délocalise ses activités vers un pays dans lequel la main d'oeuvre est moins chère et, en même temps, réclamer des intérêts plus élevés pour son compte en banque. Car l'un est la conséquence de l'autre. Si les intérêts de nos épargnes augmentent, c'est bien parce que les actions de certaines entreprises peu scrupuleuses montent, entres autres en raison des délocalisations qu'elles mettent en oeuvre. Que celui qui s'indigne soit donc cohérent et logique, et mette son argent dans des banques éthiques.. Car le pire est vraiment de n'être fraternel que dans des déclarations, dans des mots, dans des manifs, et de ne pas l'être lorsque cela vient toucher nos petits inérêts.