Ca y est! Hier, à Canberra (Australie), le premier ministre fraîchement arrivé au pouvoir, Kevin Rudd, a ouvert la session du Parlement en présentant les excuses officielles de l'Australie aux Aborigènes. "Nous présentons nos excuses pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé une peine, une douleur et une perte profondes à nos compatriotes australiens, a déclaré M. Rudd. Aux mères et pères, aux frères et sœurs, pour avoir séparé des familles et des communautés, nous demandons pardon. Et pour l'atteinte à la dignité et l'humiliation infligées à un peuple fier de lui-même et de sa culture, nous demandons pardon. Les termes sont forts, car les demandes de pardon sont très rares dans l'histoire des peuples. Le terme "pardon" a été employé en quelques occasions dans le domaine des relations publiques. On peut par exemple mentionner l'épiscopat français demandant pardon à la communauté juive, le 30 septembre 1997 au camp de Drancy pour sa passivité sous le régime de Vichy ou le Pape Jean Paul II formulant quatre-vingt-quatorze demandes de pardon sur des thèmes aussi divers que les persécutions contre les juifs, les croisades, l'Inquisition, les conversions forcées, l'affaire Galilée, la traite des Noirs, les erreurs commises lors de l'Evangélisation de la Chine... En dehors de l'Eglise, le terme est rarement employé. On peut mentionner la demande de pardon du Syndicat national des policiers en tenue (SNPT) pour l'attitude de la police à l'égard des juifs lors de la seconde guerre mondiale ou la demande faite par le premier ministre belge Guy Verhofstadt aux Rwandais pour le génocide de 1994. Le plus souvent, les états ou institutions diverses demandent des excuses (ce qui signifie que les actes commis étaient excusables, contrairement au pardon, qui peut indiquer que la chose n'est pas excusable), organisent une amnistie ou reconnaissent les fautes commises (c'est loin du pardon). On ne peut être que plus enthousiaste de l'attitude actuelle du premier ministre australien. Car souvent la demande de pardon est nécessaire pour retrouver le dialogue et la paix.
Fraternité - Page 21
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Demander pardon
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Solidarité minuscule
Parfois, des gestes de solidarité minuscules, microscopiques nous donnent une joie durable. C'est l'expérience que j'ai fait avant hier, alors que je rentrais exténuée du travail avec comme seule envie de prendre une douche et de manger. Et là dans le parking, je vois l'une de mes vieilles voisines, une petite dame toujours accompagnée d'un chien presque aussi grand qu'elle et qu'elle parvient à peine à maîtriser. A côté d'elle, trois sacs plein de provisions. Je n'apprécie pas trop cette voisine, qui m'a embêtée pour une histoire de voisinage ridicule (elle m'a réclamé un laurier que j'avais récupé dans la poubelle après concertation avec le gardien, j'ai soigné assidîment la plante et lorsqu'elle était à nouveau en pleine forme 2 ans après, cette voisine me l'a réclamé en me disant qu'il lui appartenait.. je le lui ai rendu). Bref, pas trop envie de revenir sur mes pas pour aller vers elle et lui proposer mon aide. Mais la petite voix qui me pousse à la fraternité et là, elle se fait insistante et donc je m'approche de la voisine pour l'aider. Elle en est heureuse, et moi aussi... ce petit geste minuscule m'a donné bien plus de joie qu'il ne m'a couté d'effort!
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Petit geste
Ce n'est qu'un petit geste. Ce soir, devant la porte de l'immeuble, un sachet en plastique vole au vent. Je m'apprête à continuer mon chemin, me disant qu'il s'envolera ailleurs, que quelqu'un sûrement le rammasera, que sais-je encore? Mais une petite voix, au fond de moi, se fait audible: est-ce fraternel de laisser quelqu'un d'autre le faire? je reviens en arrière, court après le sachet, l'attrape enfin, le rammasse, descend à la poubelle collective de l'immeuble pour le déposer. Ce n'est qu'un geste minuscule, presque rien. Mais n'est ce pas plus fraternel d'offrir à la personne suivante qui passera ici un monde un tout petit peu plus beau, car débarassé de ce sachet? Mettre un peu de beauté dans le monde, voilà aussi un geste de fraternité.