Ce soir, en sortant du travail, je vais acheter 2-3 babioles à la superette du coin. A la caisse, je remarque le comportement des gens. Une femme appelle un numéro avec son portable alors que son tour est arrivé de payer ses achats. Aucune attention portée à la caissière, puisque la cliente continue la conversation, sans ce soucier des gens autour d'elle et encore moins de la caissière. Une autre met ses articles sur le tapis roulant de la caisse, les récupère à l'autre bout, paie et s'en va. A aucun moment, elle n'a regardé la caissière ou dit un mot. Les gens sont là, mais ils sont plus encore ailleurs. Je me dis que la fraternité, c'est de prêter attention à ceux qui sont à côté de nous maintenant, d'être présente à ces actes simples à l'instant présent. Quand arrive mon tour, je salue la caissière, croise son regard, lui offre un sourire, lui montre qu'elle est présente en moi à cet instant. Pas grand chose en fait, presque rien. Mais la fraternité se construit avec presque rien.
Fraternité - Page 24
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A la caisse de la superette
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Aucun homme n'est une île
"Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne "
John Donne, poète anglais, 1624 -
Agir pour la paix
Hier, un collègue de bureau m'envoie un message, à la fois digne et déséspéré. Il est libanais, le général libanais assassiné hier et dont il a été question dans les médias était un parent, proche de lui. Il me disait son attachement à la paix, et sa tristesse devant ses actes de violence gratuits; on sentait aussi sa bien légitime douleur devant la perte d'un être cher. Que faire alors?
Je me suis souvenue d'un jour, où je participais à une manifestation de pacifistes, opposés à l'intervention américaine en Irak. Et de leurs slogans haineux, répétés en boucle, et avec une certaine véhémence. Je me posais intérieurement cette question: comment peut on agir pour la paix en répandant la haine et l'hostilité autour de soi?
A mon avis, pour un citoyen ordinnaire comme moi, il n'y a qu'une seule solution: agir pour la paix dans sa vie quotidienne: dénouer tel conflit entre membres de la famille ou entre collègues, ne pas passer son temps à répandre fiel et critiques, garder en permanence, avant chaque action, l'objectif de la paix en ligne de mire. L'autre jour, il y avait une grande fête dans ma famille. Il s'agissait d'inviter deux cousins ennemis et j'étais chargée du dossier. Si l'un venait, l'autre risquait de boycotter la fête. A force d'écoute, de temps passé, je suis parvenue à obtenir que les deux assistent à la fête. Je n'étais néanmoins pas tranquille, craignant l'esclandre. Tout s'est bien passé et à la fin de la fête, les deux protagonistes se sont serrés la main. Initiaitve sans doute modeste, mais en moi ce sentiment d'avoir contribué à la paix dans les petites choses, celles de la vie de tous les jours... C'est ainsi qu'elle avancera, petit à petit, dans le monde..