Demain, je me rends pour le week end à une petite réunion de travail internationale, qui regrouppe une trentaine de participants, de toutes sortes de convictions et issus de différents pays. L'objectif: essayer de trouver un équivalent "athée" de certaines notions qui proviennent du christianisme. Exemple: l'amour réciproque. C'est l'idée, parfaitement évangélique, que si l'on "aime" l'autre, c'est à dire si l'on s'applique à faire en sorte qu'il soit heureux, l'autre ne se contente pas de rester passif, mais se met à "aimer" à son tour. En français, ce terme peut susciter bien des crispations, à la fois parce que cette notion est utilisée dans le langage courant avec une connotation très sentimentale ou affective, qui empêche d'imaginer qu'elle puisse s'appliquer à tous et aussi parce que ce mot sonne très "catho". Cependant, je pense que la notion sous jacente, bien au delà du terme lui même, peut être appropriée par les personnes convaincues par l'idéal de fraternité, bien au delà du cercle restreint des chrétiens. Il faudrait donc, pour éviter de se laisser piéger par l'expression "amour réciproque", faire l'effort de trouver un autre vocabulaire. M'est venue cette expression qui fait le titre de ce billet: "respecter l'autre jusqu'à susciter la réciprocité", mais cela me semble un peu long. Et puis, le mot "respect" peut sembler un peu faible. d'autres idées? elles sont bienvenues...
Fraternité - Page 26
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Respecter l'autre jusqu'à susciter la réciprocité
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Se soucier des étudiants, dans une fac bloquée
Aujourd'hui, j'étais censée avoir cours dans notre fac bloquée. Que faire? La fac étant bloquée, la plupart des enseignants ne se rendent même plus en cours. Certains cependant ont repris les cours devant un public clairsemé, constitué de moins de 2% des étudiants, et en déclarant qu'ils considéraient le cours fait et susceptible de tomber à l'examen pur l'ensemble des étudinats de la promo. Les étudiants, de leur côté, ont voté la reprise des cours à 81 %. Aucune information ne circule, de la part de la présidence de l'université, du doyen ou de la direction du département. De nombreux étudiants, désemparés, m'ont contactée pour me demander si je faisais cours ou non. Je décide de me rendre sur place. De nombreux étudiants attendent devant la porte de l'amphi. La porte est fermée à clef pour des raisons de sécurité et je me rends compte qu'il sera impossible de faire cours. Néanmoins, je profite de ce moment pour dialoguer. Je constate qu'ils sont inquiets: quand les cours reprendront-ils? seront-ils prévenus? seront-ils interrogés sur les cours qu'ils n'ont pas eus? Je leur redis mon profond attachement aux valeurs de la démocratie et que je regrette l'absence de communication. Que bien sûr je respecterais les consignes données, ne ferais cours que lorsque tous les étudiants seront là, et ne les interrogerais pas sur des cours qu'ils n'ont pas eus. Que je reviendrais chaque semaine, avant chaque cours, devant la porte de l'amphi, histoire de réviser avec eux, de répondre à leurs questions sur le cours, sur les points qu'ils n'ont pas compris. Histoire d'être à côté d'eux dans leur désarroi, de respecter ceux qui viennent. Je les sens heureux de ce dialogue, je sens que le contact est né. Un regard respecteux a tout changé. J'y retourne demain, j'ai un autre amphi qui m'attend.
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Nouvelle ère pour l'Australie
Ce soir, à une réunion, une amie arrive en pleien forme.. "Tu sais qu'une nouvelle ère s'ouvre en Australie?' me dit-elle. Je suis obligée d'avouer mon ignorance. "Les élections qui viennent d'avoir lieu portent au pouvoir le fringant Kevin Rudd, qui vient succéder à John Howard, 68 ans après onze au pouvoir. " m'annonce-t-elle alors. Et de préciser que le programme du candidat vainqueur comporte deux promesses très intéressantes pour la fraternité: celle de ratifier le protocole de Kyoto (l'Australie est l'un des seuls pays industrialisés -avec les Etats Unis- à ne pas avoir pris des engagements en termes d'émissions de gaz à effet de serre) et celle de retirer les troupes se trouvant en Irak. C'est donc un pas avant à la fois dans la direction de la protection de l'environnement et dans la promotion de la Paix. Et quand on apprend qu'en plus Kevin Rudd parle courament le chinois, on se plait à imaginer qu'il pourrait excercer une influence dans ce sens sur le gouvernement de Pékin.. Espérons donc qu'il suive la voie de ses promesses et mette à profit son potentiel, énorme, en faveur d'un monde plus fraternel.