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Se soucier de l'autre - Page 2

  • Accueillir

    Depuis quelques temps déjà, j'ai entrepris diverses démarches pour faire venir un étudiant tunisien dans mon laboratoire. Les formalités sont longues, mais voilà que de façon inattendue, Wahid (c'est son nom) m'envoie un message pour me dire qu'il arrive le lendemain matin à Orly. La nouvelle est presque brutale, tellement les choses avaient pris du retard! Je suis en déplacement à Marseille, impossible de chercher Wahid à l'aéroport (à 250 km du laboratoire). Je sollicite donc mes collègues qui répondent positivement à mon appel à l'aide pour bien accueillir Wahid. C'est ainsi que Wahid est cherché à la gare, amené chez un étudiant chez qu'il passe la soirée. J'en suis heureuse, car je sens que toute une dynamique de fraternité est née autour de lui. Je le récupère là, et, comme le CROUS est fermé, je décide de l'héberger à la maison. Le lendemain, mon programme de chef de service est déjà bien chargé et je dois une nouvelle fois faire appel à la générosité de mes collègues. L'un d'entre eux ammène Wahid s'inscrire à la Fac. Quand je reviens de mes rendez vous, je découvre la brutalité administrative. En effet, pour que Wahid obtienne sa Bourse (ce qui lui permet de vivre ici) il lui faut un compte bancaire. Mais pour ouvrir le compte, il faut une adresse. Nous allons à la Cité U et là le CROUS demande une caution et une assurance. Nous cherchons à la va-vite une assurance sur le web, mais celle que nous trouvons nécessite un paiement en ligne, ce qui signifie donc un compte bancaire. C'est donc le cercle vicieux. Dans le cas de Wahid, pas de problème puisque je suis là pour la caution et pour l'assurance. Mais sinon? enfin, nous avons la clef. Il est 18h. J'accompagne Wahid pour l'aider dans le transfert de ces lourds bagages. En rentrant dans la chambre, je vois son lit, avec juste un matelas, sans draps, ni couvertures. A ma question, il me dit qu'on lui a dit d'attendre le lendemain pour les draps! bien sûr, je rentre chez moi chercher le nécessaire, mais que ce serait-il passé si Wahid n'avait connu personne? Morale de l'histoire: a) à force de semer la fraternité, vos collègues se mettent en route à leur tour; b) sans la soucis de l'autre, la bureaucrate peut devenir bien monstrueuse!

  • Fraternité enneigée

    La veille de Noël… Il a beaucoup neigé dans le petit village alsacien où je suis venue passer les fêtes de fin d’année, et donc je me mets à déblayer les chemins d’accès à la maison ainsi que le trottoir. La neige est dense, et il continue de neiger. Une partie du trottoir est occupé par un véhicule en stationnement : sans doute un client du coiffeur d’en face. L’envie de pester contre cette voiture m’habite quelques secondes, mais en pensant à l’idéal de fraternité, je me mets à déblayer minutieusement autour du véhicule, pour permettre au conducteur d’accéder à la voiture sans avoir à mettre ses pieds dans le manteau de neige.  Et puis je vois le long trottoir qui sépare la maison de celle de la voisine (une personne si serviable) ; je me décide à y faire un chemin, ce qui fera économiser du temps. Pendant que je suis au travail, une personne passant par là en voiture s’arrête, en me disant qu’elle était admirative de ce travail ; elle s’en va après m’avoir remerciée et en me souhaitant de joyeuses  fêtes. Sur ce, la voisine arrive, et nous échangeons quelques mots sur l’idéal de solidarité qui l’habite aussi. Alors que je continue le travail, l’occupante du véhicule en stationnement arrive à son tour, impeccablement coiffée, et vient vers moi pour me remercier de ces petits chemins tracés pour permettre l’accès à son véhicule. Ces deux heures de déblaiement ont été au final un vrai bonheur, car j’ai reçu des ces échanges bien plus que si j’étais restée chez moi.

  • Les soldes

    J'ai été bien silencieuse sur le blog ces derniers temps.. mais voici qu'une amie m'a envoyé un fait vécu, que je m'empresse de vous partager, puisqu'il parle de fraternité.

    "Voilà ce que me suggère la fraternité : parfois, cela se vit très simplement dans des petites choses de la vie courante et je suis surprise de voir après coup, que cela change subtilement les choses autour de moi. Par exemple :

    J’avais décidé de profiter de la période des soldes pour compléter ma garde-robe, et comme souvent, j’avais fait quelques essayages sans donner suite. C’est alors qu’une amie m’a proposé de m’accompagner et de m’aider à trouver, ayant elle aussi un achat à faire. En réalité, elle s’est surtout occupée de mes vêtements et, d’un magasin à l’autre nous avons essayé, puis déjeuné ensemble, puis repris les courses une bonne partie de l’après-midi.

    J’ai pu constater que l’écoute réciproque, l’attention à l’autre, l’expression de ses besoins et le désir d’aller jusqu’au bout nous avait donné le plaisir de faire des choses ensemble, mais aussi m’a poussée à faire les achats nécessaires, m’a fait bénéficier de la capacité de mon amie à anticiper, ce qui m’a permis de faire des achats qui seront très utiles pour un séjour à l’étranger cet automne, le tout à un prix très avantageux. A son retour chez elle, mon amie a eu la joie de trouver un colis qui l’attendait avec toute une commande de vêtements qu’elle avait faite quelques temps auparavant.

    Quelques jours après, elle s’est à nouveau proposé de venir m’aider, cette fois-ci pour trier mes anciens vêtements : que garder, comment harmoniser l’ancien et le nouveau, que donner, à qui etc.

    De retour à mon travail quelques jours plus tard, j’ai raconté cela à mes collègues, qui, ayant déjà constaté que j’avais reçu une séance chez le coiffeur en cadeau d’anniversaire, en ont conclu que j’avais un « coach »… Et depuis -est-ce l’effet du hasard ?- je trouve une harmonie particulière dans leur façon de s’habiller et d’associer couleurs et matières ou vêtements et accessoires, ce qui me donne de multiples occasions de porter moi aussi sur elles un regard valorisant en les complimentant.

    Une seconde amie, venue chez moi, en profite pour essayer un de mes ancien vêtements, mis de côté pour elle sur la suggestion de la première … A ma grande surprise il lui va très bien ! Entendant cette histoire, elle me raconte elle-même une anecdote analogue : elle vient d’accepter d’aller avec une de ses collègues acheter un vêtement durant leur pause, avec le désir de lui accorder toute son attention, remettant à plus tard l’achat d’un cadeau qu’elle voulait faire. Le choix du vêtement a été très heureux, changeant un peu de style sa collègue, qui depuis, s’habille d’une façon qui la met plus en valeur. De surcroît, mon amie a trouvé elle aussi en même temps le cadeau qu’elle cherchait et qui a beaucoup plu à son destinataire."