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Fraternité - Page 35

  • Le souci de l'autre en politique

    Installée dans mon bureau, une tasse de café à côté de moi et plein de boulot en perspective. Je reviens de vacances, et il y a 499 mails dans ma boîte aux lettres. Répondre avant demain, car ensuite l'activité harrassante des réunions qui se suivent et ne se ressemblent pas reprend. Répondre à chacun, comme s'il était le seul à m'avoir écrit. J'aimerai prendre mon temps, mais plein de personnes viennent à mon bureau, avec les questions les plus variées (c'est le 1er mai, mais l'activité n'arrête jamais dans un laboratoire de recherche). Le souci de l'autre c'est de recevoir chacun, de l'écouter sans penser au reste, en ne me souciant que de lui.
    Rentrée chez moi. Je repense à la politique. Et si les hommes et les femmes engagés en politique se comportaient ainsi les uns envers les autres? Je pense au débat télévisé de demain entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Si chacun des deux se souciait de l'autre? Et si les deux ensemble se souciaient de fraternité, entre eux et envers les citoyens? C'est un rêve. Martin Luter King a lui aussi fait des rêves. Certains rêves peuvent devenir réalité.

  • Sourire

    L'autre jour, je me rend chez le photographe: il me fallait de nouvelles photos pour renouveller ma carte d'identité.. Je m'assied, souriante. Le photographe me somme de cesser de sourire: en effet, d'après une circulaire qu'il a reçue, il est interdit de sourire sur les photos d'identité. Je m'efforce de prendre l'air sévère, mais n'y parviends pas tout à fait. Il est difficile de ne pas sourire! Pour me convaincre, le photographe me tend alors la photo d'un jeune homme, avec un très léger sourire. Et de m'expliquer que cette photo a été refusée, et qu'il a fallu la remplacer par une autre, qu'il me montre aussi. Le contraste est saisissant: le jeune homme était avenant sur la première, et avait l'air hostile sur la seconde. Je me dis que si jamais un archéologue du futur s'emploie à essayer de dépeindre notre société à partir d'un stock de pièces d'identité, il pensera que notre civilisation est bien triste, voire hostile! Bon, il est possible de changer cela, avec le sourire! Une façon de semer de la joie autour de nous, de donner de l'amitié aux autres, un petit geste de fraternité qui peut consoler celui pour qui rien ne va plus!

  • Pour qui voter?

    Pour qui voter? Pleine de sites vous aident à répondre à cette lancinante question. Vous allez sur l'un de ces sites, répondez à 10 questions, et on vous dit de quel candidat vous êtes le plus proche. J'ai fait un essai, et le "verdict" m'a plus que surpris: je suis tombée sur le nom d'une personne à qui je n'aurai jamais pensé. Je me suis interrogée, remise en question. Dans le genre: aurais-tu des préjugés?
    Avec le recul, je me dis que le problème n'est pas là. Ces sites ont au moins 3 limites fondamentales:
    a) les programmes des candidats ne peuvent pas se résumer en 10 questions; il faudrait en poser 100 pour être plus proche de la bonne réponse. Mais bon, c'est fait pour des citoyens pressés, qui veulent que le site leur donne vite une réponse, à la manière d'un oracle;
    b) ces questions ne sont pas hiérarchisées entre elles. Par exemple, pour moi la priorité est la fraternité. Moi j'ai aussi un avis sur quelques autres questions. Pour voter, je privilégie le choix de la fraternité, et non pas ces autres questions. Le logiciel lui ne fait pas de hiérarchie dans les 10 questions;
    c) cela transforme l'électeur en un être irresponsable, qui ne se donne pas la peine de réfléchir mais laisse un "programme" répondre à sa place sans même se demander comment il s'y prend pour faire le calcul.
    La Présidence de la République vaut quand même plus que cela! Un Etat démocratique est fondé sur le libre choix de personnes adultes, ayant réfléchi. Ca vaut bien un petit effort de réflexion, non?