Installée dans mon bureau, une tasse de café à côté de moi et plein de boulot en perspective. Je reviens de vacances, et il y a 499 mails dans ma boîte aux lettres. Répondre avant demain, car ensuite l'activité harrassante des réunions qui se suivent et ne se ressemblent pas reprend. Répondre à chacun, comme s'il était le seul à m'avoir écrit. J'aimerai prendre mon temps, mais plein de personnes viennent à mon bureau, avec les questions les plus variées (c'est le 1er mai, mais l'activité n'arrête jamais dans un laboratoire de recherche). Le souci de l'autre c'est de recevoir chacun, de l'écouter sans penser au reste, en ne me souciant que de lui.
Rentrée chez moi. Je repense à la politique. Et si les hommes et les femmes engagés en politique se comportaient ainsi les uns envers les autres? Je pense au débat télévisé de demain entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Si chacun des deux se souciait de l'autre? Et si les deux ensemble se souciaient de fraternité, entre eux et envers les citoyens? C'est un rêve. Martin Luter King a lui aussi fait des rêves. Certains rêves peuvent devenir réalité.
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Le souci de l'autre en politique
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Pour qui voter?
Pour qui voter? Pleine de sites vous aident à répondre à cette lancinante question. Vous allez sur l'un de ces sites, répondez à 10 questions, et on vous dit de quel candidat vous êtes le plus proche. J'ai fait un essai, et le "verdict" m'a plus que surpris: je suis tombée sur le nom d'une personne à qui je n'aurai jamais pensé. Je me suis interrogée, remise en question. Dans le genre: aurais-tu des préjugés?
Avec le recul, je me dis que le problème n'est pas là. Ces sites ont au moins 3 limites fondamentales:
a) les programmes des candidats ne peuvent pas se résumer en 10 questions; il faudrait en poser 100 pour être plus proche de la bonne réponse. Mais bon, c'est fait pour des citoyens pressés, qui veulent que le site leur donne vite une réponse, à la manière d'un oracle;
b) ces questions ne sont pas hiérarchisées entre elles. Par exemple, pour moi la priorité est la fraternité. Moi j'ai aussi un avis sur quelques autres questions. Pour voter, je privilégie le choix de la fraternité, et non pas ces autres questions. Le logiciel lui ne fait pas de hiérarchie dans les 10 questions;
c) cela transforme l'électeur en un être irresponsable, qui ne se donne pas la peine de réfléchir mais laisse un "programme" répondre à sa place sans même se demander comment il s'y prend pour faire le calcul.
La Présidence de la République vaut quand même plus que cela! Un Etat démocratique est fondé sur le libre choix de personnes adultes, ayant réfléchi. Ca vaut bien un petit effort de réflexion, non? -
Fraternité et politique: promesses ou réalité?
Il resterait encore beaucoup de sujets à explorer : quelles propositions pour les prisons, les personnes handicapées, les crèches... Tout le monde est plein de bonne volonté et veut faire plein de belles choses. On veut, ce qui est tout de même bizarre, accorder la priorité à tout ! Peut être que l’essentiel serait que les candidats s’engagent sur un pacte très simple qu’ils feraient avec leurs électeurs : celui de tenir les promesses auxquelles ils se sont engagés. Malheureusement, je crains d’emblée qu’il ne soit pas possible de tenir les promesses faites. Il suffit de regarder la première ligne de la grille, sur la dette : quasiment tous les candidats veulent la réduire, et pourtant tous proposent des programmes qui ont un coût aggravant la dette. Bien sûr, on peut toujours compter sur l’argent qui serait généré par la croissance pour régler ce problème délicat. Là aussi, tous les candidats ont fait des prévisions les plus optimistes ! Que faire alors ? Peut être générer dans l’opinion publique un mouvement qui n’aurait pas pour but de promouvoir telle opinion ou telle autre, mais simplement de défendre la valeur de l’engagement en politique. Une vague de citoyens, qui demanderait aux candidats de s’engager sur leurs promesses !