Et la santé alors ? La dette cumulée de notre sécurité sociale étant voisine de 100 milliards d’euros, il y a de quoi s’interroger. Comment faire pour garder un système de santé fraternel ? La question est d’autant plus lancinante que certains s’inquiètent, en pointant du doigt le vieillissement de la population comme un facteur potentiel d’augmentation de ce déficit. Pourtant, des études récentes montrent que c’est loin d’être le cas et que l’accroissement des dépenses de santé est plutôt dû aux améliorations tant dans le domaine du diagnostic que dans celui du traitement. Autrement dit, ce qui coûte cher ce sont surtout les très gros équipements, à la pointe de la technologie, qui permettent d’améliorer un diagnostic précoce des maladies (scanners et autres IRM) et les techniques de plus en plus perfectionnées pour traiter des pathologies jusqu’alors incurables. Il ne s’agit guère de dépenses inutiles donc. On ne peut que s’en réjouir, car cela contribue grandement à l’amélioration de la longévité et à un bon niveau de santé. Difficile donc de réduire les dépenses, puisqu’elles sont plutôt justifiées. Que proposent alors les candidats pour réduire le déficit ? Vous trouverez leurs propositions dans la grille de lecture : je n’ai pas vu de proposition qui affronterait courageusement cette question. Que faire alors ? S’indigner de ce manque de courage généralisé ? Je me dis que souvent le manque de courage vient d’un manque de soutien. Que peut être si les candidats sentaient une attitude de l’opinion publique plus positive, plus responsable, ils oseraient davantage. Balayons donc d’abord à notre porte avant de lancer la pierre.

Fraternité avec les plus pauvres, ceux qui, de plus en plus nombreux, travaillent et n’ont néanmoins pas de quoi de payer un logement décent. .. L’hiver, bien que doux sur le plan climatique, a été riche en événements : occupation des bords du canal Saint Martin par les « Enfants de Don Quichotte », vote d’une loi sur le droit opposable au logement (si le plaignant gagne le procès, une indemnité ne lui est pas versée à lui, mais à un Fond public d’aménagement urbain ; voir les réserves sur http://elections.lesechos.fr/elections-presidentielles-2007/theme/logement/300133425.htm ou sur http://frederic-rolin.blogspirit.com/archive/2007/01/06/scoop-2-l-analyse-technique-du-projet-de-loi-sur-le-droit-op.html ou encore sur http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/06/507-l-avant-projet-de-loi-sur-le-droit-au-logement-opposable-decortique ), décès de l’Abbé Pierre. Est ce que cette actualité a sensibilisé les candidats ? Leurs programmes prônent des directions très opposées : développement de l’accès à la propriété pour Nicolas Sarkozy, augmentation des logements sociaux pour les autres candidats. Le détail est accessible sur la grille de lecture (colonne de gauche). A mon avis, pas toujours très fraternel !

Fraternité et éducation ? La fraternité avec les générations futures passe par les moyens engagés aujourd’hui dans le domaine de l’éducation. On prépare une société de demain sereine en évitant l’échec scolaire aujourd’hui, en formant les jeunes au respect du bien commun, en assurant une formation qui leur permette demain de trouver un emploi, en investissant dans l’enseignement, en évitant les ghettos dans les zones défavorisées. On favorise une société de dialogue et de respect en formant les nouvelles générations à une bonne culture générale, en leur enseignant les différents points de vue, en les formant à l’histoire des différentes cultures et l’histoire des religions, en les éduquant à la richesse des différences, en formant leur esprit critique et leur aptitude à réfléchir et à argumenter.
Tous les candidats ont une rubrique « formation » assez fournie. Les points de vue divergent néanmoins sur la façon d’y parvenir ! Pour nourrir votre propre point de vue, vous pouvez découvrir le détail des programmes en allant sur la grille de lecture (cliquez sur « Fraternité et politique, grille de lecture » dans la colonne de gauche de ce blog ».