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  • Fraternité et politique: solidaires avec le Tiers Monde?

    Les Présidentielles et l’aide au développement ? Le sujet semble être le parent pauvre de la plupart des programmes (cf. la grille de lecture). On peut prendre l’exemple de la dette du Tiers Monde, car tout le monde s’accorde pour dire que c’est l’un des principaux facteurs de l’appauvrissement de ces pays. On sait que les ministres des finances des pays du G8 ont conclu, le 11 juin 2005 à Londres, un accord prévoyant l’annulation de 100% du stock de la dette due par les « pays pauvres très endettés » (PPTE) à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque africaine de développement, accord confirmé un mois plus tard par les chefs d’État du G8 lors du Sommet de Gleneagles (Ecosse). Cela représente environ 40 milliards de dollards. Bien que significative pour les pays concernés, cette annulation reste marginale quand on la rapporte à l’ensemble de la dette des pays du Sud. Le montant de 40 Mds de $ est en effet à ramener aux 2.600 Mds de $ de dettes de l’ensemble des pays du Sud. Parmi eux, les pays les plus pauvres (dits « à faibles revenus ») ont une dette de 424 Mds de $. Il faut donc un engagement vigoureux si on veut aider ces pays à s’en sortir. Que proposent les candidats ? Marie-George Buffet place son « engagement en faveur de l’annulation de la dette des pays du Sud » parmi les propositions de son programme orientées vers un autre monde. Ségolène Royal n’en parle pas dans ses 100 propositions, même si un document émanant de la direction du Parti Socialiste plaide pour une annulation élargie aux pays à revenus intermédiaires. François Bayrou a, quant à lui, pris un engagement très clair en faveur de l’annulation de la dette. Finalement, le programme de l’UMP propose de « supprimer la dette des pays pauvres qui font des efforts pour préserver leur biodiversité malgré les contraintes et les coûts présents que cela représente » (p. 53), un engagement qui ne semble guère convainquant. Ce qu’il est intéressant de noter ici, c’est que les engagements les plus vigoureux ne passent pas nécessairement par une coupure gauche/droite, car les candidats qui s’engagent le plus sont François Bayrou et Marie Georges Buffet. Qu’en penser ? Ces chiffres et ces propositions me laissent pensive, car pour moi la grandeur d’un Pays se reflète dans son aptitude à donner. La France serait-elle en déclin ?

  • Fraternité et politique: la santé

    Et la santé alors ? La dette cumulée de notre sécurité sociale étant voisine de 100 milliards d’euros, il y a de quoi s’interroger. Comment faire pour garder un système de santé fraternel ? La question est d’autant plus lancinante que certains s’inquiètent, en pointant du doigt le vieillissement de la population comme un facteur potentiel d’augmentation de ce déficit. Pourtant, des études récentes montrent que c’est loin d’être le cas et que l’accroissement des dépenses de santé est plutôt dû aux améliorations tant dans le domaine du diagnostic que dans celui du traitement. Autrement dit, ce qui coûte cher ce sont surtout les très gros équipements, à la pointe de la technologie, qui permettent d’améliorer un diagnostic précoce des maladies (scanners et autres IRM) et les techniques de plus en plus perfectionnées pour traiter des pathologies jusqu’alors incurables. Il ne s’agit guère de dépenses inutiles donc. On ne peut que s’en réjouir, car cela contribue grandement à l’amélioration de la longévité et à un bon niveau de santé. Difficile donc de réduire les dépenses, puisqu’elles sont plutôt justifiées. Que proposent alors les candidats pour réduire le déficit ? Vous trouverez leurs propositions dans la grille de lecture : je n’ai pas vu de proposition qui affronterait courageusement cette question. Que faire alors ? S’indigner de ce manque de courage généralisé ? Je me dis que souvent le manque de courage vient d’un manque de soutien. Que peut être si les candidats sentaient une attitude de l’opinion publique plus positive, plus responsable, ils oseraient davantage. Balayons donc d’abord à notre porte avant de lancer la pierre.

  • Politique et fraternité: l'immigration

    Fraternité avec les personnes d’origine étrangère, et vivant en France. ans ce domaine, les propositions des candidats sont fort différentes : Nicolas Sarkozy propose la limitation de l’immigration (immigration choisie, limitation du regroupement familial en fonction des moyens de subsistance, nécessité de savoir lire et écrire le français) assortie de la discrimination positive, François Bayrou veut favoriser le développement de l'Afrique pour stopper l'incitation à l'immigration et crée un ministère de l'immigration, Ségolène Royal propose la création d'un visa permettant les allers-retours multiples sur plusieurs années, le rétablissement de la règle des dix ans comme critère de régularisation, la régularisation des sans-papiers à partir de critères de durée de présence en France, de scolarisation des enfants, de l'existence d'un contrat de travail et l’introduction de l'histoire de l'esclavage dans les programmes scolaires, Marie Georges Buffet préconise la régularisation de tous les sans-papiers, le respect du droit d'asile, la suppression des zones d'attente des centres de rétention, le droit de vote accordé aux immigrés après 3 ans de résidence pour les élections locales et 10 ans pour les élections nationales et de déclarer la lutte contre les discriminations grande cause nationale. Comment jeter un regard positif sur ces propositions en apparence si différentes ? Pour moi, la fraternité c’est aussi être respectueux avec ceux qui ont des idées différentes des miennes. Ce respect va jusqu’à la nécessité de tenter de jeter un regard positif sur leurs opinions, lire leurs propositions en se disant que peut être que ce candidat aussi fait cette proposition au nom de la fraternité. Exercice difficile, mais j’invite chacun à s’y essayer ! On s’ouvre ainsi bien des horizons, et notre propre opinion, bien qu’inchangée, se sera nourrie de la conscience de l’autre, enrichie donc !