Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Politique et fraternité

    Ces derniers temps, le mot « fraternité occupe une place de choix dans les médias, parfois à la façon d’une incantation. Comme chacun le sait, il s’agit du dernier terme de notre devise républicaine : on le trouve sur le fronton de nos institutions, des écoles et des tribunaux, associé à la « Liberté et à « l’Égalité ». A l’approche des échéances électorales, les candidats n’ont pas manqué de s’en souvenir et le mot est revenu sur le devant de la scène. Mais que faudrait-il faire pour qu’un programme politique soit au service de la fraternité ?
    Il me semble que la fraternité se construit dans trois domaines distincts : la fraternité au sein d’une nation ou d’un pays, la fraternité avec les autres pays et la fraternité avec les générations futures. Le premier domaine concerne le souci des pauvres et des marginaux au sein d’un pays, la nécessité de proposer un emploi et un système de santé efficace à tous, en particulier dans les zones les plus défavorisées comme les banlieues. Le second concerne la solidarité avec les pays en voie de développement, la promotion de la paix dans les instances internationales, le renforcement de la coopération européenne. Le dernier se réfère à l’idée de ne pas laisser aux générations futures des problèmes que notre société d’aujourd’hui aurait produit : on peut évoquer le problème des retraites (ne pas mettre en place une solution pérenne au plus vite met en danger la possibilité de maintenir un système équitable dans le futur) , le problème du déficit de l’état et son corollaire, la dette publique (qui devra être remboursée dans le futur), le souci de l’environnement (ne pas piller des ressources sans en laisser pour les générations futures, réduire la pollution de l’air et de l’eau, diminuer le recours à des énergies fossiles), la nécessité de développer la recherche (seule un pays qui développe sa recherche a de l’avenir) et l’éducation, aussi bien primaire que supérieure.
    Si nous avons fait le choix de développer une société plus fraternelle, cela peut aussi se concrétiser dans le domaine du choix d’un programme politique. Bien souvent, nous faisons des choix en fonction de critères qui sont bien éloignés du choix de la fraternité. Nous pouvons ainsi être amenés à faire des choix en fonction de nos habitudes (je choisis untel car j’ai toujours voté ainsi), de tel point précis sans ce soucier du programme dans son ensemble ou même en fonction de critères qui se situent dans la sphère affective (je ne voterais pas pour X car il m’est antipathique). Faire le choix de la fraternité en politique signifiera alors dresser une liste minutieuse des domaines qui nous semblent importants pour la fraternité, les hiérarchiser, et ensuite étudier attentivement les divers programmes pour vérifier en quoi ils correspondent à ces choix. On peut imaginer le modèle d’une grille, dans laquelle les lignes seraient les points des programmes incontournables pour développer la fraternité, et les colonnes les programmes des différents candidats. Ceux d'entre vous qui le souhaitent, peuvent mettre dans le commentaire des suggestions de "ligne", pendant le week end de Pâques je ferai la grille..

  • Réfléchir

    En général, c’est plutôt l’inverse ! Telle biotechnologie est utilisée chez les plantes ou chez les animaux, mais elle est rigoureusement interdite chez l’Homme. On peut évoquer par exemple le cas du clonage : personne n’est choqué à l’idée de cloner une plante ou un animal mais l’idée d’employer cette technique chez l’Homme suscite un effroi bien légitime. Et pourtant, il existe un exemple inverse, un cas où l’utilisation d’une technique est admise, voire souhaitée chez l’Homme, et où son usage chez l’animal ou la plante déclenche des débats vigoureux, voire des manifestations ou des procès. Devinez dans quel domaine ? Vous ne trouvez pas ? Vous donnez votre langue aux chats ? Eh bien, il s’agit du domaine des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
    De quoi s’agit ? De rien moins que de modifier le patrimoine génétique d’un organisme vivant. Cela est par exemple réalisé chez les plantes pour les rendre résistantes à tel agent infectieux, ou pour permettre d’accroître leur production. Chez les animaux, les OGM sont utilisés par exemple dans le domaine de la recherche biomédicale.
    Or, l’usage des OGM chez les plantes est largement décrié, en vertu du principe de précaution. On ignore en effet assez largement les risques liés à ces organismes. Chez les animaux, leur utilisation est fortement contrôlée : par exemple, les conditions d’hébergement de souris OGM à destination de la recherche biomédicale est soumis à un réglementation très stricte et fortement sécurisée. Pourtant, chez l’Homme, cette technique est utilisée dans le domaine de la médecine, comme par exemple dans le domaine de la thérapie génique. Il s’agit dans ce cas de complémenter un variant défectueux d’un gène par un variant fonctionnel. Cela peut être rendu nécessaire dans le cas de certaines maladies liées à un gène défectueux. Des essais prometteurs ont suscité bien des espoirs chez les personnes atteintes de certaines maladies liées au déficit de fonctionnement d’un gène. On peut mentionner par exemple le cas d’une maladie génétique appelée DICS-X. Dans cette pathologie, les déficit génétique l'absence de cellules immunitaires fonctionnelles, rendant les sujets vulnérables à toutes les infections. Pour survivre, les enfants atteints sont donc obligés de vivre dans milieux stériles, d'où le nom de " bébés bulles " qui leur est communément donné. Un premier essai a été réalisé en l’an 2000 sur deux nourrissons atteints de DICS-X, par une équipe française de l’Hôpital Necker. Les résultats semblaient enthousiasmants puisque les enfants semblaient guéris. Malheureusement, l’optimisme fut de courte durée car les effets secondaires sont apparus 3 ans plus tard, induisant une leucémie. Néanmoins, l’espoir demeure sur la possibilité de traiter ainsi les maladies génétiques.
    Ces observations peuvent sembler provocantes. Leur but n’est cependant pas de choquer, mais de faire réfléchir. En effet, les OGM ne sont ni bons ni mauvais. Il s’agit d’une technique, et une technique n’est ni bonne ni mauvaise. Ainsi, être contre les OGM n’a pas grand sens ! On peut être réservé sur les conditions de certaines utilisations des OGM, par exemple dans le domaine de l’agriculture. Mais cette réserve ne portera alors pas sur les OGM, mais sur une utilisation précise des OGM. Cette remarque souligne une fois de plus la nécessité de bien réfléchir à ce que l’on fait, et de ne pas agir sur le coup de ses affects. Les émotions sont parfois de mauvais conseil !

  • Pourquoi l'intestin ne ressemble pas au cerveau?

    Pourquoi les cellules de l'estomac ne ressemblent pas à celles du cerveau? La question peut sembler bizarre a priori. Goût pour l'étrangeté? pas du tout.. En effet, au sein de chaque cellule, on trouve l'ensemble du patrimoine génétique d'un sujet, estimé entre 25 000 et 30 000 gènes. Par conséquent, dans les cellules de l'intestin il y a le même patrimoine génétique que dans celles du cerveau, de la peau ou des muscles. Simplement, dans une cellule du cerveau, les gènes spécifiques de l'instetin ne s'expriment pas pour "laisser" la place à ceux de l'instetin. Et dans celles de la peau, les gènes spécifiques de l'intestin, des muscles ou du cerveau restent silencieux, s'effaçant devant ceux de la peau. C'est grâce à ce mécanisme que nous sommes constitués de tissus différents (peau, musceles, cerveau, etc). Ainsi, cette diversité dans nos organes et la complémentarité qui en découle logiquement ne seraient pas possibles sans ce mécanisme d'effacement, sans ce "silence" de la plupart de nos gènes.. N'est ce pas là un modèle de fraternité?