Nous nous installons chez nos hôtes (deux prêtres: l'abbé Alfred et le Curé Nicolas, par ailleurs vicaire général du diocèse de Sokodé) et dégustons un bon repas, cuisiné avec soin. C'est assez confortable ici, puisqu'il y a l'électricité (mais pas l'eau) Dans la cour, de beaux frangipaniers en fleur, leur odeur est délicieuse. Et nous voilà repartis par la piste pour explorer le premier projet: celui d'un centre de formation. Nous trouvons là 6 jeunes, qui reçoivent une formation humaine et professionelle. Le centre comporte actuellement une cuisine/salle à manger, un four à pain, une porcherie, un jardin et 4 cases. Un magasin est en cours de construction. Le four à pain et la porcherie permettent de générer des revenus pour financer la formation. En Afrique, la formation humaine comporte aussi un volet spirituel. Je suis étonnée de voir ces jeunes garçons s'adonner aux travaux de cuisineet au macramé (autre activité proposée pour générer des revenus). Le but du projet qu'on nous propose ici est la création d'une boulangerie, qui permettra à la fois la formation professionnelle de ces jeunes et de ceux des environs, mais génèrera aussi un bénéfice pour assurer la pérénité du centre. Certains de ces jeunes viennent de l'autre bout du pays et sortent de situations difficiles de désinsertion sociale. Ils sont discrets, courtois, agréables, un grand contraste avec mes préjugés sur les jeunes en situation difficile.
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Arrivée à Alledjo
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Le bus
A présent, nous voilà dans le bus. Il emprunte la route nationale qui va du sud du pays jusqu'au Nord, à la frontière du Burkina Fasso. Je me replonge dans les souvenirs de mes précédants voyages dans ce pays, il y a presque 20 ans. Au bord des routes, on voit de nombreuses personnes qui vendent quelques ananas, des savons, du poisson, en fonction de l'endroit où nous sommes. Il y a aussi les habitations, souvent quelques cases en banco. Et puis le paysage de savanne, avec ses baobabs grandioses, et magnifiques, des acacias, des nérés, des flamboyants. Parfois, une ville comme Atakamé où nous nous restaurons. Ce qui me frappe, c'est la présence de nombreuses mosquées financées par le Koweit et la multitude d'églises chrétiennes locales. D'autres choses ont changé aussi: peu d'enfants au bord des routes (sans doute car ils sont à l'école), peu de personnes atteintes de polyo (il y a eu des campagnes de vaccination et aussi le travail d'associations qui tentent d'appareiller les personnes qui ont été touchées), pas de corruption (il y a 20 ans, on nous demandait fréquemment nos papiers, et il y a avait toujours quelque chose qui n'allait pas..). Bref, je ne peux pas adhérer au pessimisme de mise, selon lequel l'Afrique ne progresse pas.. Plus au nord, le paysage change et devient montagneux. La route emprunte des cols; je frémis car il n'y a pas de protection au bord de la route et je vois les restes de nombreux véhicules tombés dans la vallée. A un moment, il faut descendre du bus, la route étant bloquée par un "titan" (un camion accidenté): le bus emprunte une piste de fortune, et nous le rejoignons plus loin. Nous arrivons à destination au bout de 7 heures de route: nous sommes à Alledjo, au nord de Sokodé. Un véhicule nous attend et nous achemine par une piste de latérite jusqu'à notre destination au village.
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Voyage
Il et minuit et j'attend me bagages dans l'aéroport de Lomé. Magré les ventilateurs, je suffoque sous la chaleur étouffante.. Patricia, la Présidente de nore association Acpahu m'attend, avec le Président de l'une de nos associations partenaires et un chauffeur qui nous amène à un petit hôtel à 6 euros la nuit la chambre seule avec douche, WC, ventilateur... Mlaheureusemet, il y a une panne d'électricité et donc je m'oriente difficilement avec ma lampe de poche. Je ne vois pas où je suis. Sans courant, pas de ventilateur. Nuit pénible dans cette chaleur moite! A 6 heures, c'est le réveil car il s'agit d'aller prendre un bus qui nous amènera à 400 km d'ici, plus au Nord, où nous rencontrerons l'un de nos partenaires.