Fraternité avec les générations futures ? Pensons alors à ne pas leur laisser des charges insupportables. Et là, je pense au problème de la retraite. Tout le monde sait que l’actuel système des retraites par répartition repose sur le fait qu’une jeune génération fasse vivre la génération d’avant, dorénavant à la retraite. Mais si la génération d’avant est celle du « baby boom », avec une durée de vie élevée, la charge économique sera bientôt insupportable. Il faut donc modifier l’un des paramètres (durée des cotisations, montant des cotisations) si l’on veut éviter d’être contraint à abandonner ce système pour un système moins équitable. Que proposent les candidats ? Nicolas Sarkozy propose la revalorisation du minimum vieillesse et la prise en compte du temps passé à l'éducation des enfants dans le calcul des retraite, Ségolène Royal veut garantir un niveau minimal de pension s’approchant du SMIC , modifier les conditions d’évaluation du taux de remplacement, proposer de meilleures possibilités de choisir son départ à la retraite et de la préparer et adopter des dispositions justes et équitables dans la prise en compte du travail pénible, dans les systèmes de décote-surcote et les «avantages familiaux», Marie Georges Buffet propose l’abrogation de la loi Fillon et les décrets Balladur-Veil de 1993, le rétablissement du droit à la retraite à 60 ans (avec 37,5 ans de cotisation), un montant de la pension garanti à 75% du salaire brut moyen des 10 meilleures années pour les salariés du privé, une retraite à 55 ans pour les travaux pénibles et insalubres et un taux de la pension de réversion des régimes de base fixé dans un premier temps à 60%. Finalement, François Bayrou propose une réforme du système de retraite soumise à référendum, l’instauration d'un système de retraite universelle par points, où les salariés choisissent l'âge de leur départ à la retraite, son montant augmentant en fonction du temps de cotisation, un plan pour les petites retraites, fixant 90 % du SMIC comme niveau de la retraite la plus basse et la prise en compte de la pénibilité dans le calcul des retraites, une revalorisation du minimum vieillisse. On voit qu’en dehors de ce dernier, c’est plutôt le « courage, fuyons » qui prévaut. Où l’on constate que le manque de courage est souvent peu fraternel !
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Fraternité et politique: la retraite
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Fraternité et politique: la dette
Dette et fraternité ? Le lien est évident : ne pas laisser aux générations futures une dette que nous aurions contracter et qu’elle devra rembourser. Dans le genre « après nous, le déluge ». Dans ce cadre, on peut estimer acceptables certaines dettes lorsqu’elles permettent des investissements qui amélioreront la vie des générations futures, mais vouloir limiter absolument les dettes qui sont la conséquence d’un train de vie trop élevé. Actuellement, le déficit est constant au point que la dette publique est estimée à 65% du PIB. La France a ainsi le déficit public le plus élevé des pays de la zone euro (2,6% du PIB), après l’Italie, la Grèce et le Portugal.
Que proposent les candidats ? Nicolas Sarkozy s’est engagé à réduire le déficit budgétaire à 1,5% du PIB dans les 5 ans qui suivraient son élection et à ramener la dette publique en dessous des 60% ; sans s’engager sur une cible chiffrée, Ségolène Royal a annoncé qu’elle voulait réduire les déficits et la dette et François Bayrou a annoncé vouloir supprimer le déficit de fonctionnement de l'Etat en trois ans et d’inscrire dans la Constitution l'interdiction pour l'Etat de présenter un budget en déficit. Pourtant, quand on regarde le chiffrage des différents programmes, on reste sur sa fin : le coût de celui de Monsieur Sarkozy est estimé à 51,83 milliards d’euros, celui de Madame Royal à 62.68 milliards et celui de Monsieur Bayrou à 11.2 milliards. Difficile de réduire le déficit et la dette avec de tels chiffrages !
Parfois, la fraternité peut être « mal placée » : on veut venir en aide à tout le monde tout de suite, sans assumer le coût de ces mesures. Pire encore : en en faisant porter sur les générations futures. -
Fraternité et politique: la recherche
Dans mon billet précédant, je proposais de faire un genre de grille de lecture des pogrammes politiques proposés dans le cadre des élections présidentielles.. Dans les notes qui viennent, je développerais les points de cette grille, un à un... Et je commence par la recherche. Quel est le lien entre recherche et fraternité? Pour moi, il est évident: la recherche favorise les découvertes, le progrès des connaissances, la connaissance de son histoire, la connissance de pensées différentes des notres, la diffusion du savoir, la mise au point de nouvelles technologies, dans le développement de la recherche biomédicale. Favoriser la recherche est donc une manière d'être fraternel avec les générations futures en préparant l'avenir: un pays qui aura développé ses connaissances, ouvert ses portes à d'autres cultures, favorisé la création d'emplois (car la mise au point de nouvelles technologies permet la création d'entreprises, qui proposeront des emplois), favorisé le progrès dans le domaine du diagnostic et du traitement des maladies.. Que proposent les candidats? Ici, par manque de temps, je me limiterai aux 4 candidats des partis ayant une représentation parlementaire. François Bayrou propose une augmentation de 5% par an sur 10 ans du budget de la recherche et d'exempter d'impôt les revenus des brevets déposés par des chercheurs français ou résidents en France, Marie Georges Buffet propose le doublement du budget de la recherche, et l'exonération de la TVA pour les établissements publics de recherche, Ségolène Royal l'augmentation de 10% par an du budget de la recherche mais aussi de favoriser le développement des Pôles d'innovation et de recherche associant les universités, les centres de recherche, les entreprises et les régions; finalement, Nicolas Sarkozy propose l'augmentation du budget de la recherche de 40% d’ici 2012. On voit que tous les candidats proposent des mesures, plus ou moins importantes, plus ou moins réalistes dans ce domaine. On ne peut que s'en réjouir..