Depuis quelques années déjà, je suis engagée dans un dialogue actif et constructif entre des personnes de différentes convictions. L'idée est de construire des liens fraternels entre des personnes que tout pourrait opposer: la culture, la croyance, le pays.. Pour construire ces liens de confiance, il a d'abord fallu bien se connaître et apprendre à voir le positif dans la position de l'autre, si différent. Apprendre que l'autre, même si son point de vue paraît opposé au mien, se bat aussi pour la fraternité. Essayer aussi de comprendre ce qui alimente la position de l'autre.
Récemment, nous nous sommes intéressés au rôle de la conscience. En effet, l'envie d'agir pour la fraternité vient de notre conscience. Pourtant, cette même conscience peut pousser des personnes de bonne volonté, agissant pour la fraternité, à des choix différents. Peut être lors que je peux enrichir mon propre point de vue du point de vue qui vient de la conscience de l'autre.
M'ouvrir à la conscience de l'autre, accepter de me laisser dérouter pour enrichir mon point de vue et progresser dans le travail pour une société plus fraternelle, voilà tout un programme!
Du 25 au 28 mai, un congrès a lieu dans la banlieue de Rome pour continuer dans cette perspective. Le sujet choisi cette fois ci est la pauvreté: qu'est ce que notre conscience nous pousse à faire pour la pauvreté? Vous pouvez trouver plus de renseignements dans la rubrique "invitation"de ce blog (colonne de gauche, en haut). Vous êtes bien sûr cordialement invités, il suffit de laisser un message et vous aurez plus d'informations..
Fraternité - Page 50
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S'ouvrir à la conscience de l'autre
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Réussir sa vie
Réussir sa vie, être heureux... c'est quoi au juste? gagner beaucoup d'argent? être célèbre? faire ce que l'on veut? Les études diverses et variées montrent que ce n'est pas si simple. En effet, des travaux de sociologie ont montré, grâce à des questionnaires posés à des personnes riches ou pauvres, qu'il n'y avait pas de relation linéaire entre richesse et bonheur. Bien au contraie, les personnes les plus riches se décrivaient en moyenne moins heureuses que celles ayant des revenus moyens.
Peut être qu'il faut distinguer "résussir dans la vie" et "réussir sa vie". Résussir sa vie concerne d'autres aspects de l'existence que la jouissance matérielle: avoir un projet, donner un sens à son existence, construire des liens avec les autres, apprécier le fait d'être vivant.. Cela ne se traduit donc pas en terme de réputation, de gloire ou de comptes bancaires mais en envie de faire quelque chose pour les autres, en désir de respirer et d'avoir des émotions, en l'aptitude à penser l'avenir.. Quand je donne, quand je m'oriente vers les autres, je sens du sens et je rentre chez moi heureuse..
Ce soir, j'ai fait la connaissance (par le biais de quelqu'un qui a lu son Journal) de Etty Hillesum, une femme d'origine juive morte à Auschwitz en 1943 et qui tenait un journal dans lequel elle écrivait, sachant ce qui l'attendait: "Je sais déjà tout. Et pourtant je considére cette vie belle et riche de sens. A chaque instant" (de son Journal: Une vie boulerversée). Une belle leçon, n'est ce pas? Elle a su donner du sens et du bonheur, elle qui a pardonné à ses boureaux et séché les larmes de ceux qui n'en pouvaient plus... -
Propagation de fraternité en miniature
Ce week end, dans le métro.. Je suis assisse et en face de moi il y a une dame avec deux énormes sachets de provisions dans chaque main. Elle se lève, sûrement pour sortir au prochain arrêt. Je m'aperçois qu'elle aura du mal à ouvrir la porte, ses mains étant prises. J'anticipe donc son besoin, me lève, lui ouvre. Elle me regarde, sourit, sort en me remerciant. Deux arrêts plus loin, beaucoup de gens rentrent dans la rame. Comme il reste peu de place, je me lève et lis mon journal dans une position incommode (pas facile de lire le Monde debout). Une passagère qui est dans la rame depuis un certain temps, me propose de m'installer dans une posture plus commode en se déplaçant un peu plus loin. Court moment d'échange. Regards amicaux et complices..
Et je me dis que si on commence à semer la fraternité dans un petit morceau de rame de métro, elle se propage, de proche en proche, et avance plus vite que la rame..