Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

paix - Page 6

  • Se soucier des étudiants, dans une fac bloquée

    Aujourd'hui, j'étais censée avoir cours dans notre fac bloquée. Que faire? La fac étant bloquée, la plupart des enseignants ne se rendent même plus en cours. Certains cependant ont repris les cours devant un public clairsemé, constitué de moins de 2% des étudiants, et en déclarant qu'ils considéraient le cours fait et susceptible de tomber à l'examen pur l'ensemble des étudinats de la promo. Les étudiants, de leur côté, ont voté la reprise des cours à 81 %. Aucune information ne circule, de la part de la présidence de l'université, du doyen ou de la direction du département. De nombreux étudiants, désemparés, m'ont contactée pour me demander si je faisais cours ou non. Je décide de me rendre sur place. De nombreux étudiants attendent devant la porte de l'amphi. La porte est fermée à clef pour des raisons de sécurité et je me rends compte qu'il sera impossible de faire cours. Néanmoins, je profite de ce moment pour dialoguer. Je constate qu'ils sont inquiets: quand les cours reprendront-ils? seront-ils prévenus? seront-ils interrogés sur les cours qu'ils n'ont pas eus? Je leur redis mon profond attachement aux valeurs de la démocratie et que je regrette l'absence de communication. Que bien sûr je respecterais les consignes données, ne ferais cours que lorsque tous les étudiants seront là, et ne les interrogerais pas sur des cours qu'ils n'ont pas eus. Que je reviendrais chaque semaine, avant chaque cours, devant la porte de l'amphi, histoire de réviser avec eux, de répondre à leurs questions sur le cours, sur les points qu'ils n'ont pas compris. Histoire d'être à côté d'eux dans leur désarroi, de respecter ceux qui viennent. Je les sens heureux de ce dialogue, je sens que le contact est né. Un regard respecteux a tout changé. J'y retourne demain, j'ai un autre amphi qui m'attend.

  • Nouvelle ère pour l'Australie

    Ce soir, à une réunion, une amie arrive en pleien forme.. "Tu sais qu'une nouvelle ère s'ouvre en Australie?' me dit-elle. Je suis obligée d'avouer mon ignorance. "Les élections qui viennent d'avoir lieu portent au pouvoir le fringant Kevin Rudd, qui vient succéder à John Howard, 68 ans après onze au pouvoir. " m'annonce-t-elle alors. Et de préciser que le programme du candidat vainqueur comporte deux promesses très intéressantes pour la fraternité: celle de ratifier le protocole de Kyoto (l'Australie est l'un des seuls pays industrialisés -avec les Etats Unis- à ne pas avoir pris des engagements en termes d'émissions de gaz à effet de serre) et celle de retirer les troupes se trouvant en Irak. C'est donc un pas avant à la fois dans la direction de la protection de l'environnement et dans la promotion de la Paix. Et quand on apprend qu'en plus Kevin Rudd parle courament le chinois, on se plait à imaginer qu'il pourrait excercer une influence dans ce sens sur le gouvernement de Pékin.. Espérons donc qu'il suive la voie de ses promesses et mette à profit son potentiel, énorme, en faveur d'un monde plus fraternel.

  • La Vénus hottentote, les têtes maories et le respect de l'Homme

    La ville de Rouen va restituer le 25 octobre à la Nouvelle-Zélande une tête de guerrier maori momifiée et tatouée qui avait été donnée à son muséum à la fin du XIXe siècle. Cette type de tête a longtemps été exposée au public comme un objet de curiosité, en oubliant qu'il s'agissait des restes d'un être humain qui a droit, non à la curiosité, mais au respect, à la paix, à une sépulture digne. Depuis les années 1980, la Nouvelle-Zélande exige la restitution de tous les restes humains maoris qui figurent dans les collections occidentales, dans le but de leur donner une sépulture selon les rites pratiqués dans ces tribus. Plusieurs villes de part le monde comme Genève, Bâle, Manchester, Londres, Glasgow, Edimbourg, Copenhague et Brème ont déjà répondu positivement à cette légitime demande et Rouen est la première ville française à s'inscrire dans une telle démarche.
    On ne peut que s'en réjouir, puisque cette démarche va dans le sens d'un progrès dans le respect du à chaque être humain. Qui voudrait que ses restes soient exposés à la vue du public dans un musée? On peut se souvenir que les restes de la dépouille de Saartjie Baartman, surnommée la Vénus hottentote, ont, de la même façon, été restitués à l'Afrique du Sud où elle put bénéficier d'une sépulture correspondant aux traditions de son peuple, après avoir été exhibée comme un animal de zoo.
    Je pense donc qu'il faudrait ainsi restituer tous les restes d'êtres humains à leur pays d'origine, afin qu'ils puissent y recevoir une sépulture digne, selon leurs traditions. Et aussi que l'in-humanité est d'abord dans celui qui, comme un spectateur au zoo, a osé regarder ces restes comme on regarde un spectacle. En empêchant que les restes de ces êtres humains soient ainsi livrés au regard du public, on fait faire à l'humanité un pas décisif dans le sens de la fraternité et du respect dus à tout Homme, y compris après sa mort.