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paix - Page 5

  • Savoir quoi faire

    Ce matin, je me rends à la fac à 8h. Un dispositif a été mis en place pour empêcher le blocage du site, une large majorité d'étudiants (81%) ayant voté pour la reprise des cours. En effet, une précédante tentative de reprise avait échoué lundi et s'était terminée par de la violence et des dégradations. J'arrive donc alors qu'il fait encore nuit et je me trouve face à un dispositif impressionant: quelques 16 cars de CRS et des gardiens qui sillonnent les locaux. J'avais promis aux étudiants dene pas faire cours, mais de me rendre néanmoins sur place pour les aider dans leurs révisions. En effet, mes cours sont dédoublés et je n'ai pas pu faire cours à la première moitié de la promo hier. Le soucis d'équité m'empêche donc de faire cours aujourd'hui, mais le soucis du respect des étudiants me pousse à me rendre sur place pour répondre à leurs questions, leur exprimer ma proximité alors que nombre d'entre eux sont dans un profond désarroi. Je les avais prévenus par mail de ce projet et j'ai été touchée de leurs réponses. Plusieurs en effet m'ont écrit pour me remercier, en me disant que j'étais la seule enseignante à les tenir au courant. Cette situation m'a engagé dans les réflexions suivantes:
    a) Quand on a un objectif comme celui d'agir pour la fraternité, on voit clairement quoi faire, dans n'importe quelle situation. J'ai en effet l'impression que beaucoup de mes collègues n'ont pas cette espèce de "boussole" interne et que, du coup, ils ne savent pas dans quelle direction aller, quelle voix écouter.. Pour ma part, l'engagement pour la fraternité me pousse au service, à l'équité, à la disponibilité, au respect, à l'écoute...
    b) Quand on a le soucis de l'autre, cela induit la réciprocité chez l'autre. Les gestes de remerciement des étudiants en sont l'expression la plus frappante...

  • Demander pardon pour la colonisation

    "Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon": voilà une formule de Jean Paul II qui a fait l'unanimité bien au delà des rangs de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que le système colonial a été "profondément injuste" au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. C'est un pas bien faible par rapport aux blessures ressenties par les ressortissants des anciens pays colonisés. On est bien loin d'une demande de pardon. Cette déclaration ne mentionne pas la contribution de la France à cette "injustice", encore moins sa faute.. Pourtant, il y a eu des précédants dans le domaine politique: en effet, des hommes d'Etat ont demandé pardon publiquement pour des fautes collectives commises par l'institution qu'ils représentent. Ainsi, Juan Carlos a fait amende honorable à la synagogue de Madrid, pour l'expulsion en 1492 des juifs espagnols. En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'est agenouillé devant le monument commémorant le ghetto de Varsovie. Et le président tchèque Vaclav Havel a demandé pardon, à Munich, à la minorité allemande des Sudètes expulsée de Tchécoslovaquie après la guerre. Si la France ne parvient pas à cet acte d'humilité, à accepter cette culpabilité, à implorer ceux qui ont souffert de lui pardonner, quelque chose de cette blessure sera toujours présent dans les ressortissants des anciennes colonies françaises et une vrai relation d'amitié ne pourra pas s'installer..

  • Avancées pour la Paix au Proche Orient

    On peut jouer les rabat-joie, regretter que les choses n'avancent pas assez vite, que tous les partenaires potentiels ne soient pas impliqués et décidés dans le sens de la Paix. Dostoievsky déjà avait remarqué"cette étrange sensation de contentement qu'on note toujours, même chez les gens les plus proches, quand un malheur soudain survient à leurs intimes" (Dans Crime et châtiment, tome 1, trad Markowicz, ed Babel, pp 314) et qui peut faire aussi que certains ne se réjouissent pas des progrès accomplis. Pour ma part, je ne veux pas me laisser aller à ces sentiments gris, presque noirs. Plus même: je pense que ces sentiments gris pèsent significativement dans le débat, contribuent à la morosité ambiante, empêchent tout pas en avant. Je veux me réjouir de ce qui avance, même quand on n'est pas encore certain du résultat. Voilà pourquoi je suis heureuse du sommet d'Annapolis, qui correspond à une reprise du processus de Paix au Proche Orient. Cela fait tellement longtemps que rien de significatif n'avait été entrepris que le seul fait que des personnes des deux bords acceptent le principe d'une négociation me semble un réel pas en avant. Bien sûr que le chemin est encore long, mais pour arriver au bout il faut bien commencer à marcher!