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Se soucier de l'autre - Page 10

  • Sourire

    L'autre jour, je me rend chez le photographe: il me fallait de nouvelles photos pour renouveller ma carte d'identité.. Je m'assied, souriante. Le photographe me somme de cesser de sourire: en effet, d'après une circulaire qu'il a reçue, il est interdit de sourire sur les photos d'identité. Je m'efforce de prendre l'air sévère, mais n'y parviends pas tout à fait. Il est difficile de ne pas sourire! Pour me convaincre, le photographe me tend alors la photo d'un jeune homme, avec un très léger sourire. Et de m'expliquer que cette photo a été refusée, et qu'il a fallu la remplacer par une autre, qu'il me montre aussi. Le contraste est saisissant: le jeune homme était avenant sur la première, et avait l'air hostile sur la seconde. Je me dis que si jamais un archéologue du futur s'emploie à essayer de dépeindre notre société à partir d'un stock de pièces d'identité, il pensera que notre civilisation est bien triste, voire hostile! Bon, il est possible de changer cela, avec le sourire! Une façon de semer de la joie autour de nous, de donner de l'amitié aux autres, un petit geste de fraternité qui peut consoler celui pour qui rien ne va plus!

  • Réussir sa vie

    Réussir sa vie, être heureux... c'est quoi au juste? gagner beaucoup d'argent? être célèbre? faire ce que l'on veut? Les études diverses et variées montrent que ce n'est pas si simple. En effet, des travaux de sociologie ont montré, grâce à des questionnaires posés à des personnes riches ou pauvres, qu'il n'y avait pas de relation linéaire entre richesse et bonheur. Bien au contraie, les personnes les plus riches se décrivaient en moyenne moins heureuses que celles ayant des revenus moyens.
    Peut être qu'il faut distinguer "résussir dans la vie" et "réussir sa vie". Résussir sa vie concerne d'autres aspects de l'existence que la jouissance matérielle: avoir un projet, donner un sens à son existence, construire des liens avec les autres, apprécier le fait d'être vivant.. Cela ne se traduit donc pas en terme de réputation, de gloire ou de comptes bancaires mais en envie de faire quelque chose pour les autres, en désir de respirer et d'avoir des émotions, en l'aptitude à penser l'avenir.. Quand je donne, quand je m'oriente vers les autres, je sens du sens et je rentre chez moi heureuse..
    Ce soir, j'ai fait la connaissance (par le biais de quelqu'un qui a lu son Journal) de Etty Hillesum, une femme d'origine juive morte à Auschwitz en 1943 et qui tenait un journal dans lequel elle écrivait, sachant ce qui l'attendait: "Je sais déjà tout. Et pourtant je considére cette vie belle et riche de sens. A chaque instant" (de son Journal: Une vie boulerversée). Une belle leçon, n'est ce pas? Elle a su donner du sens et du bonheur, elle qui a pardonné à ses boureaux et séché les larmes de ceux qui n'en pouvaient plus...

  • Propagation de fraternité en miniature

    Ce week end, dans le métro.. Je suis assisse et en face de moi il y a une dame avec deux énormes sachets de provisions dans chaque main. Elle se lève, sûrement pour sortir au prochain arrêt. Je m'aperçois qu'elle aura du mal à ouvrir la porte, ses mains étant prises. J'anticipe donc son besoin, me lève, lui ouvre. Elle me regarde, sourit, sort en me remerciant. Deux arrêts plus loin, beaucoup de gens rentrent dans la rame. Comme il reste peu de place, je me lève et lis mon journal dans une position incommode (pas facile de lire le Monde debout). Une passagère qui est dans la rame depuis un certain temps, me propose de m'installer dans une posture plus commode en se déplaçant un peu plus loin. Court moment d'échange. Regards amicaux et complices..
    Et je me dis que si on commence à semer la fraternité dans un petit morceau de rame de métro, elle se propage, de proche en proche, et avance plus vite que la rame..