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dialogue - Page 5

  • Agir pour la paix

    Hier, un collègue de bureau m'envoie un message, à la fois digne et déséspéré. Il est libanais, le général libanais assassiné hier et dont il a été question dans les médias était un parent, proche de lui. Il me disait son attachement à la paix, et sa tristesse devant ses actes de violence gratuits; on sentait aussi sa bien légitime douleur devant la perte d'un être cher. Que faire alors?
    Je me suis souvenue d'un jour, où je participais à une manifestation de pacifistes, opposés à l'intervention américaine en Irak. Et de leurs slogans haineux, répétés en boucle, et avec une certaine véhémence. Je me posais intérieurement cette question: comment peut on agir pour la paix en répandant la haine et l'hostilité autour de soi?
    A mon avis, pour un citoyen ordinnaire comme moi, il n'y a qu'une seule solution: agir pour la paix dans sa vie quotidienne: dénouer tel conflit entre membres de la famille ou entre collègues, ne pas passer son temps à répandre fiel et critiques, garder en permanence, avant chaque action, l'objectif de la paix en ligne de mire. L'autre jour, il y avait une grande fête dans ma famille. Il s'agissait d'inviter deux cousins ennemis et j'étais chargée du dossier. Si l'un venait, l'autre risquait de boycotter la fête. A force d'écoute, de temps passé, je suis parvenue à obtenir que les deux assistent à la fête. Je n'étais néanmoins pas tranquille, craignant l'esclandre. Tout s'est bien passé et à la fin de la fête, les deux protagonistes se sont serrés la main. Initiaitve sans doute modeste, mais en moi ce sentiment d'avoir contribué à la paix dans les petites choses, celles de la vie de tous les jours... C'est ainsi qu'elle avancera, petit à petit, dans le monde..

  • Savoir quoi faire

    Ce matin, je me rends à la fac à 8h. Un dispositif a été mis en place pour empêcher le blocage du site, une large majorité d'étudiants (81%) ayant voté pour la reprise des cours. En effet, une précédante tentative de reprise avait échoué lundi et s'était terminée par de la violence et des dégradations. J'arrive donc alors qu'il fait encore nuit et je me trouve face à un dispositif impressionant: quelques 16 cars de CRS et des gardiens qui sillonnent les locaux. J'avais promis aux étudiants dene pas faire cours, mais de me rendre néanmoins sur place pour les aider dans leurs révisions. En effet, mes cours sont dédoublés et je n'ai pas pu faire cours à la première moitié de la promo hier. Le soucis d'équité m'empêche donc de faire cours aujourd'hui, mais le soucis du respect des étudiants me pousse à me rendre sur place pour répondre à leurs questions, leur exprimer ma proximité alors que nombre d'entre eux sont dans un profond désarroi. Je les avais prévenus par mail de ce projet et j'ai été touchée de leurs réponses. Plusieurs en effet m'ont écrit pour me remercier, en me disant que j'étais la seule enseignante à les tenir au courant. Cette situation m'a engagé dans les réflexions suivantes:
    a) Quand on a un objectif comme celui d'agir pour la fraternité, on voit clairement quoi faire, dans n'importe quelle situation. J'ai en effet l'impression que beaucoup de mes collègues n'ont pas cette espèce de "boussole" interne et que, du coup, ils ne savent pas dans quelle direction aller, quelle voix écouter.. Pour ma part, l'engagement pour la fraternité me pousse au service, à l'équité, à la disponibilité, au respect, à l'écoute...
    b) Quand on a le soucis de l'autre, cela induit la réciprocité chez l'autre. Les gestes de remerciement des étudiants en sont l'expression la plus frappante...

  • Demander pardon pour la colonisation

    "Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon": voilà une formule de Jean Paul II qui a fait l'unanimité bien au delà des rangs de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que le système colonial a été "profondément injuste" au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. C'est un pas bien faible par rapport aux blessures ressenties par les ressortissants des anciens pays colonisés. On est bien loin d'une demande de pardon. Cette déclaration ne mentionne pas la contribution de la France à cette "injustice", encore moins sa faute.. Pourtant, il y a eu des précédants dans le domaine politique: en effet, des hommes d'Etat ont demandé pardon publiquement pour des fautes collectives commises par l'institution qu'ils représentent. Ainsi, Juan Carlos a fait amende honorable à la synagogue de Madrid, pour l'expulsion en 1492 des juifs espagnols. En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s'est agenouillé devant le monument commémorant le ghetto de Varsovie. Et le président tchèque Vaclav Havel a demandé pardon, à Munich, à la minorité allemande des Sudètes expulsée de Tchécoslovaquie après la guerre. Si la France ne parvient pas à cet acte d'humilité, à accepter cette culpabilité, à implorer ceux qui ont souffert de lui pardonner, quelque chose de cette blessure sera toujours présent dans les ressortissants des anciennes colonies françaises et une vrai relation d'amitié ne pourra pas s'installer..